Publié le Jeudi 1 décembre 2016 à 16h04.

SCA Tissue (Eure) : Épandage de boues, stop !

SCA Tissue (27) a fait une demande d’extension du périmètre d’épandage de 80 000 tonnes de Calciton issu du recyclage et de 13 000 tonnes de boues papetières. L’enquête publique obligatoire aurait dû permettre la vérification des affirmations, l’évaluation des risques, d’associer la population, surtout celle des 403 communes de l’Eure et des 128 d’Eure-et-Loir, directement concernées. La belle démocratie que voilà !

Qui a eu le temps de lire les 2014 pages du dossier, de les comprendre, de vérifier les informations ? SCA Tissue a refusé tout débat contradictoire et ne répond même pas aux médias locaux. Comment les 531 conseils municipaux peuvent-ils donner un avis éclairé ? Tout est prévu : ceux qui ne se prononcent pas se voient comptabilisés en Pour ! Sans la vigilance et la détermination de l’Association de défense de la vallée du Gambon, relayée par la presse locale, l’enquête publique s’achevait tranquillement, sans aucune contradiction...

Pourtant, il est avéré que les boues contiennent des polluants toxiques, des métaux lourds (cadmium, aluminium, arsenic…). Dans l’Eure, 61 puits de forage en eau potable sur 210 ont été fermés en moins de 10 ans. Dans son dossier, SCA occulte l’aluminium, pourtant bien présent dans le kaolin contenu dans le Calciton. Pourquoi les mesures de présence d’arsenic ne sont-elles pas prévues, une fois les déchets ­épandus ? Que contient vraiment le Calciton ?

Que faire de ce cocktail inquiétant ?

SCA Tissue en recycle une partie dans la fabrication de briques et en fournit pour les chaudières à biomasse. Or, une chaudière de ce type va être construite chez Double A, une papeterie basée à 20 km. Un débouché assez évident, et pourtant, un salarié de cette usine a dû lourdement insister, lors de la dernière réunion de l’enquête publique, en présence de la presse, pour que cette solution soit enfin considérée.

De plus, pourquoi une entreprise en plein plan de licenciements (130 à Saint-Étienne-du-Rouvray, 70 sur 600 à Hondouville) qui arrête deux machines à papier, donc réduit la production, aurait-elle davantage de boues et de Calciton à épandre ? Le recyclage tant vanté coûte de l’argent, une activité juste bonne à donner une image écolo à l’entreprise, le gros des déchets étant refourgué aux agriculteurs...

Le NPA est aux côtés de celles et ceux qui refusent les diktats – maquillés en consultation publique – des industriels qui décident, imposent et font passer leurs intérêts avant ceux de la population. Produisons le papier d’hygiène et d’essuyage correspondant aux besoins de la population en respectant l’environnement, en assurant le maintien et le développement de l’emploi, en faisant appel au savoir-faire des travailleurEs. C’est non seulement possible économiquement, mais nécessaire écologiquement. Avec ou sans SCA.

CorrespondantEs