Publié le Jeudi 21 octobre 2021 à 18h30.

Sixième semaine de grève à Bergams à Grigny (91) : « Non à l’esclavage moderne »

En grève pour exiger l’annulation d’un accord de performance collective (APC) qui a entraîné des baisses de salaires qui vont pour certains jusqu’à 800 euros par mois alors que le temps de travail et les cadences ont augmenté, les salariéEs de Bergams, à Grigny dans l’Essonne, sont bien déterminés à ne pas lâcher.

Le mardi 12 octobre, un rassemblement a été organisé par les syndicats (CGT, FO, Sud Industrie) à la préfecture. Il a rassemblé une centaine de personnes dont plusieurs dizaines de grévistes qui ont animé l’entrée de la préfecture par leurs slogans et des chants et musiques du monde, Italie, Maghreb, Cambodge, Inde, une petite partie des 36 pays dont sont originaires les salariéEs... Les grévistes avaient confectionné leurs banderoles, « Bergams-Norac (Grigny) : Non à l’esclavage moderne ! » et « Bergams : 4e semaine de grève, mobilisés, déterminés ».

« On continue »

Lors de l’audience qu’elles ont accordée aux déléguéEs syndicaux représentant les grévistes, la préfecture et l’inspection du travail se sont proposées pour rencontrer la direction avec elles et eux, ce qui s’est fait l’après-midi même. Mais la réponse des cadres dirigeants locaux qui exécutent les ordres des patrons du groupe n’a été que mépris, voire provocation. Ils ont demandé aux grévistes de retirer le piquet de grève, après quoi ils pourraient envisager d’ouvrir des discussions, un des cadres répétant qu’ils comptaient expérimenter l’APC jusqu’en février 2022, comme si les salariéEs étaient des « rats de laboratoire », aiment à dire les grévistes, et comme si l’APC avait une durée limitée dans le temps... La réaction des grévistes a été unanime, « On continue » et la grève a été revotée.

Jeudi 14 octobre, des salariéEs de Transdev du dépôt de Vaux-le-Pénil et de Combs-la-Ville sont venus à une petite dizaine sur le piquet. Un moment de solidarité et d’échanges, sur les difficultés aussi face à la direction de Transdev qui organise des négociations dépôt par dépôt... Le cortège emmené par les grévistes de Bergams portant les banderoles des Transdev s’est fait entendre jusque sous les fenêtres de la direction. Autre moyen d’élargir les liens, des actions sont envisagées au niveau de l’ensemble du groupe Norac et de ses autres usines. Jeudi, des grévistes devaient se rendre à Rennes, où siège la direction du groupe. Des premiers contacts entre salariéEs de différentes entreprises du groupe Norac pourraient s’y nouer, ne serait-ce que par les ­déléguéEs syndicaux.

Sur le piquet, dont la tenue se fait par roulements prévus par des plannings, la vie s’organise, la solidarité des soutiens aussi (syndicats locaux CGT, FO, Solidaires, Interpro 91) qui permet de populariser la grève. Elle se manifeste à travers les dons aux caisses de grève par des particuliers et des syndicats locaux, la venue d’associations d’aide alimentaire... Ce mois-ci, parce que les salaires sont comptabilisées du 20 au 20 de chaque mois, les salaires seront à zéro. Le maire de Grigny, présent au rassemblement à la préfecture, a promis de solliciter les aides d’Action logement, ce qui permettra d’étaler le paiement des loyers, mais plus que jamais les grévistes de Bergams ont besoin de la solidarité financière. Aussi n’hésitez pas à verser à leur caisse de grève 1.

https://www.cotizup.com/solidarite-grevistes.