Publié le Dimanche 22 décembre 2013 à 17h23.

SNCF : la grève comme ultimatum ?

Les cheminots étaient appelés à la grève le jeudi 12 décembre par les fédérations CGT-UNSA-SUD Rail. La direction de la SNCF et le gouvernement prévoient en effet dans leur projet de « réforme » de s’attaquer violemment aux conditions d’existence des cheminots. Au menu de la direction, l’abrogation de la réglementation du travail en vigueur à la SNCF, avec pour objectif l’alignement des 150 000 cheminots de la SNCF sur les conditions des quelques 6 000 cheminots salariés d’opérateurs privés. Temps de travail allongé, jours de repos supprimés, augmentation du nombre de repos pris hors du domicile etc. sont mis à l’ordre du jour par le patronat ferroviaire. De ce point de vue, les attaques que subissent les cheminots sont identiques à celles subies par l’ensemble de la classe ouvrière.Le gouvernement prévoit de réorganiser et diviser les cheminots de la SNCF dans trois entreprises distinctes selon leur domaine d’activité : la gestion des infrastructures (caténaires, voies, aiguilleurs etc.), le transport (conducteurs, agents de trains, commerciaux etc.), et une coquille vide regrouperait les cadres dirigeants de l’actuelle SNCF. Cette organisation prépare le retour prévu des compagnies privées qui se partageraient des monopoles régionaux sur le réseau ferroviaire. C’est pourtant bien la faillite des opérateurs privés qui avaient conduit à la nationalisation du chemin de fer en 1937… Une force collectiveDans ce contexte, près de 50 % des roulants (conducteurs et agents de train) ont participé à la grève. La participation est en nette hausse par rapport aux mobilisations de septembre et octobre. En revanche, elle est globalement en recul par rapport à la participation du 13 juin dernier où 50 % des cheminots, toutes catégories confondues, avaient cessé le travail. Cela s’explique en partie par la lassitude d’une stratégie de grève de 24 heures espacées parfois de plusieurs mois et l’attitude de la CFDT-FGAAC (attelage CFDT et syndicat catégoriel des conducteurs) qui d’ores et déjà soutient cette réforme, présentée comme un moindre mal…La grève du 13 juin avait suffi à faire reculer la date d’application de cette réforme de plusieurs mois. Elle a confirmé la force et la crainte que peuvent inspirer les cheminots quand ils s’y mettent massivement. Il faut maintenant qu’ils utilisent cette arme, pleinement et tous ensemble, jusqu’à satisfaction des revendications. Cela pourrait dans le contexte en inspirer plus d’un. Axel Persson