Publié le Mardi 14 juin 2016 à 10h01.

Syndicalisme : combien de divisions?

Pour discréditer la lutte contre la loi travail, le patronat, la droite et le gouvernement de « gauche », ont lancé une campagne contre les syndicats. Une minorité archaïque de gens soit complètement obtus, soit attachés à leurs privilèges... À l’exception naturellement de la CFDT, avec son secrétaire général si poli et télégénique.

Certes, le syndicalisme français est en petite forme : 30 % de syndiquéEs parmi les salariéEs en 1949, 20 % dans les années 1970, et 11 % en 2013 (d’après les chiffres publiés par le ministère du Travail). Cela fait environ 2 600 000 salariéEs syndiqués, une minorité certes... mais beaucoup plus nombreuse que les adhérentEs de tous les partis politiques réunis. D’ailleurs, la seule CGT a au moins autant d’adhérentEs que tous ces partis. Enfin, aux élections professionnelles, avec près de 65 % pour la dernière élection dans le privé, la participation (et donc les votes pour les syndicats) est plus importante que celle constatée à diverses élections politiques.La comparaison souvent faite avec les pays étrangers est pour partie fallacieuse : certains des pays où les syndicats ont les plus forts bastions sont ceux où le bénéfice de certains droits sociaux dépend de l’appartenance syndicale (comme le bénéfice des allocations chômage en Belgique et en Suède).

Il n’est pas question de nier les insuffisances du syndicalisme. Ainsi la faible implantation chez les jeunes (seuls 4 % des salariéEs de moins de 30 ans sont syndiqués), qui ne renvoie pas seulement au fait qu’ils sont souvent sur les emplois plus précaires. Il en est de même de la syndicalisation des femmes. Sachant aussi que près d’un salariéEs sur deux affirment ne pas se syndiquer par crainte des représailles...

Ce n’est pas aux patrons et à leurs laquais, Hollande-Valls-Macron, de donner des leçons. Les évolutions nécessaires devraient aller à l’encontre de ce que souhaitent ces derniers, des syndicats domestiqués, intégrés à l’appareil d’État et toujours prêts à négocier le poids des chaînes plutôt que d’essayer de les briser...