Publié le Samedi 18 septembre 2021 à 19h00.

TCL (Transports en commun lyonnais) : un premier round qui en appelle d’autres

Ras-le-bol des violences contre les conducteurEs et de la dégradation des conditions de travail.

Lundi 13 septembre, quatre heures du matin. Les conducteurEs en grève du dépôt de bus de Perrache se regroupent. Ils sont une trentaine, mais sur le dépôt, on compte entre 70 et 80 grévistes. « Et plus de 110 à Vaise ! », un autre dépôt. Pas mal pour une première journée ! D’autant que cela fait longtemps qu’il n’y en avait pas eu une comme ça, venant de la base.

Salaires rognés, pression permanente

Quatre coups de feu tirés sur un conducteur le 1er septembre ont déclenché la grève. Heureusement, il n’est pas blessé, mais ras-le-bol des violences contre les conducteurs. Alors contre les actes de ce genre, il n’y a pas grand-chose à faire. Mais pour la multitude d’agressions qui pèsent sur le quotidien, c’est autre chose. Car les plannings de la direction planifient surtout les retards et la surcharge des bus… et donc le stress des passagerEs qui n’arrange pas les choses, bien au contraire.

Telle ligne est en « horaires vacances » depuis début septembre. Les bus sont moins fréquents et le temps pour parcourir la ligne, donc le temps payé au conducteur, plus resserré. Une mesquinerie de Keolis Lyon, la filiale qui exploite le réseau et les conducteurEs, dont elle rogne ainsi les salaires tout en ­organisant un retard permanent.

Et les mesquineries de ce genre s’accumulent : le nouveau logiciel Hastus qui fait disparaitre les heures supplémentaires, les roulements qui changent à la dernière minute, les pauses qui ne sont plus payées au-delà de 30 minutes, les services « mixtes » (en deux fois ou plus) qui se multiplient, avec des 12 h, 13 h voire 13 h 30 d’amplitude. Et puis le sous-effectif permanent. Et la pression mise sur les conducteurs pour dépanner.

Huit heures du matin. Les grévistes de Perrache rejoignent ceux de Vaise. Il y en a aussi de la Soie, un dépôt à l’est de la métropole. Plus de cent grévistes de différents dépôts échangent. Certains ont entendu parler de la grève à Transdev, en région parisienne1 : ici comme là-bas, ce sont les mêmes problèmes ! Le prochain rendez-vous est donné pour le 20 septembre. Il faudra mettre dans le coup les dépôts qui n’étaient pas en grève cette fois-ci. Le mot tourne déjà…

  • 1. Voir le dossier pages 6-7.