Au huitième jour de la grève unanime des postierEs titulaires de la Plateforme de distribution courrier (PDC) de Prades [voir l’Anticapitaliste n°547, 10 décembre 2020], la direction de La Poste vient de reculer devant la détermination et l’unité des grévistes et de leurs syndicats (CGT et Sud-PTT).
Ils/elles s’étaient mis en grève illimitée lundi 7 décembre contre une énième « réorganisation » qui détruisait à nouveau des emplois, provoquant la suppression d’une tournée le samedi et allongeant encore leur durée hebdomadaire de travail. Et une nouvelle dégradation du service postal rendu aux usagerEs ! Le protocole signé aujourd’hui avec la direction, après une journée de négociation, leur donne satisfaction en maintenant les postes de travail que leur direction voulait supprimer, en obtenant même un nouveau CDI, des renforts le samedi, le maintien de la tournée colis… Et les jours de grève seront soit payés soit en repos compensateur.
La direction de La Poste a pourtant tout fait pour casser la grève. Pour les intimider, chaque jour, elle a envoyé des huissiers établir des « constats ». Elle a déménagé en catimini lettres et colis bloqués au centre courrier de Prades sur le centre courrier d’une ville voisine, puis – devant la menace d’un blocage de ce centre - dans un hangar privé, loué pour cette occasion. Elle a fait appel à une brigade de « remplaçants », des titulaires venus de toute la région Occitanie-Pays catalan pour faire les tournées des grévistes. Y compris elle a fait, en toute illégalité, travailler les intérimaires… à domicile !
Rien de tout cela n’a démobilisé les postierEs, bien au contraire. Et ils/elles ont été encouragés dans leur lutte par la solidarité qui a commencé à s’organiser. Demain, mercredi, une haie d’honneur va les accueillir à la reprise du travail. La lutte a payé. Une leçon qui servira pour d’autres luttes, plus importantes encore.
Prades, 15 décembre 2020