C’est un beau moment de convergence des luttes que nous avons vécu le samedi 27 juin au péage : postierEs en grève contre la « restructuration » (suppression de 10 emplois sur 60) et opposantEs aux péages distribuant ensemble les deux tracts. À cette initiative de « Maintenant ça suffit ! » (collectif à l’initiative du NPA et du PCF de Louviers), de nombreux maires étaient présents.
Il en était de même au rassemblement de soutien aux postierEs qui se tenait juste avant, devant le centre de tri de Val-de-Reuil : une bonne centaine de personnes autour des facteurs, très dynamiques et remontés à la veille de leur deuxième semaine de grève. Impressionnant, le rituel de la danse sous les fenêtres de la direction, et ce On lâche rien ! chanté à pleins poumons en accompagnement de la sono. Les discours ont montré l’attachement des éluEs de tous bords à leurs factrices et facteurs, à leur rôle de lien social et au service public en général. Le représentant du NPA a insisté sur la nécessité d’une lutte d’ensemble pour se dégager des combats le dos au mur, et sur la responsabilité des gouvernements successifs, entraînant les réactions agacées de plus d’un notable...
Deux choses ont donc marqué cette semaine écoulée : l’annonce d’un dépôt de plainte collectif contre la société d’autoroute pour « mise en danger de la vie d’autrui » à la sortie 20 de l’A13 a fait sensation ; la vigueur de la grève à La Poste, bien soutenue par la CGT et SUD, qui a surpris la direction, cela dans un centre qui a connu en 15 ans 5 restructurations sans réaction. Malgré la ponction sur les salaires et les quelques défections inévitables à ce stade, le sentiment nouveau de la force collective et la fierté de tenir tête à des dirigeants ignorants des réalités du terrain sont un sacré carburant.
Lundi 6 juillet, l’appel à des taxis payés 6 heures à 300 euros HT pour « assurer la continuité du service public » a fait monter l’exaspération, entraînant le blocage total du centre pour contraindre la direction à revenir sur l’ensemble de ses attaques.