Après des années de luttes féministes, le 17 janvier 1975, l’interruption volontaire de grossesse est légalisée en France. 40 ans plus tard, les organisations féministes, syndicales et politiques de gauche appellent de nouveau à se mobiliser ce samedi pour défendre ce droit et en obtenir de nouveaux.
Ce 40e anniversaire nous rappelle le chemin parcouru depuis 1975, les nombreux combats menés depuis : pour son remboursement à 100 % ; pour l’accès anonyme aux mineures ; pour l’allongement du délai de l’IVG, passé de 10 à 12 semaines.
Un droit menacé par l’austéritéLes plans d’austérité et la politique impulsée par la loi HPST (Hôpital patients santé territoire) de 2007, sont poursuivis par le gouvernement Hollande-Valls. Ils entraînent la réduction des effectifs, des capacités d’accueil et la fermeture de services : 130 centres IVG ont été fermés ces 10 dernières années. L’attente pour une consultation peut durer plusieurs semaines, alors que le délai légal est de 12 semaines de grossesse – sans compter les médecins qui invoquent la clause de conscience pour refuser de pratiquer des IVG au-delà de 10 semaines. Les femmes doivent alors renoncer à se faire avorter ou se rendre à l’étranger... si elles le peuvent.L’accès à l’IVG est encore plus compliqué lorsque l’on est sans-papiers, que l’on ne peut payer les consultations pré et post IVG, ou que, mineure, l’on doit être accompagnée d’une personne majeure pour l’entretien préalable.
Le gouvernement reculeBientôt, le gouvernement n’aura pas besoin d’interdire l’avortement ou bien de le dérembourser comme le réclame le Front national, car l’accès en sera tellement difficile que, dans les faits, les femmes, en particulier celles des classes populaires, n’auront plus qu’un droit théorique à l’IVG, impossible à faire valoir ! Reverra-t-on les décès dus à des IVG domestiques ?L’offensive réactionnaire a aussi lieu dans la rue, avec la prochaine « Marche pour la vie » des anti-IVG, et les prières publiques de « SOS tout -petits ». Loin de combattre ce discours, le gouvernement recule sur toute la ligne : sur l’éducation à l’égalité et aux sexualités – pourtant nécessaires pour faire diminuer le nombre de grossesses non désirées – comme sur l’ouverture promise de la PMA aux femmes qui ne sont pas en couple hétérosexuel.
Se mobiliser pour nos droitsFace à ces attaques, le NPA réclame l’abrogation de la loi HPST et l’ouverture d’un centre IVG dans tous les hôpitaux, mais aussi le remboursement intégral de l’IVG et de toutes les consultations nécessaires, ainsi que le droit à la PMA pour toutes. C’est aux femmes de pouvoir choisir si et quand elles veulent des enfants, car à cette seule condition, elles peuvent maîtriser leur corps et leur vie !Bien plus qu’un anniversaire, c’est la poursuite du combat pour défendre nos droits et reprendre la rue contre les réactionnaires qui sera au cœur des mobilisations du 17 janvier. À l’image de nos prédécesseures qui se sont battues dans les années 1970 pour la légalisation de l’IVG, des manifestations en Espagne contre le projet du gouvernement espagnol d’abroger ce droit, nous sommes conscientes que seule une mobilisation massive nous permettra d’obtenir un réel droit à disposer de nos corps.
Commission nationale intervention féministe