Le 6 juillet à Agadir, s’est ouvert le procès de deux jeunes Marocaines arrêtées le 16 juin dernier pour « outrage à la pudeur ». Les deux jeunes femmes sont accusées d’avoir porté des jupes trop courtes, et selon le code pénal, risquent jusqu’à deux ans de prison... Tout a commencé alors qu’elles faisaient leurs courses dans le souk d’Inezgane dans le sud du pays. Certains commerçants ont jugé leur tenue indécente. Elles ont alors été encerclées et molestées, et se sont réfugiées dans une boutique pour attendre la police. De victimes elles sont devenues accusées, poursuivies pour attentat à la pudeur et risquant jusqu’à deux ans de prison.
Leurs agresseurs ont finalement été arrêtés il y a quelques jours pour harcèlement sexuel et agression. Selon un communiqué de la Sécurité nationale, ce sont des jeunes hommes de 17 à 18 ans, qui les ont harcelées « en raison de leurs tenues qu’ils considéraient comme indécentes, avant que cela ne dégénère en une agression verbale et physique ». Eux risquent de un mois à deux ans de prison.
Plusieurs manifestations de soutien ont eu lieu le 28 juin à Rabat, Agadir, Marrakech et Casablanca derrière le slogan « Mettre une robe n’est pas un crime ». Sur Internet une pétition de soutien rencontre un large écho. Il s’agit d’obliger le ministre de la Justice à se prononcer pour que les jeunes femmes soient innocentées et leurs agresseurs punis. Un combat pour les droits des femmes et l’égalité entre les sexes. Un combat aussi contre l’offensive des religieux qui, au nom de la défense des bonnes mœurs, vise aussi les homosexuelLEs. Un combat pour la liberté de toutes et tous.