Publié le Dimanche 1 décembre 2024 à 12h00.

Refusons la répression de la solidarité avec la Palestine

Urgence Palestine a organisé, le 18 octobre à Aubervilliers (93) un meeting contre la répression et en soutien à tou·tes les défenseur·es des droits humains mobilisé·es contre le génocide à Gaza. Le NPA-A était invité à s’exprimer à ce meeting.

Nous sommes à plus de 400 jours de génocide à Gaza. L’ONU considère que 70 % des infrastructures civiles (hôpitaux, écoles, etc.) sont détruites ou gravement endommagées. Cela représente 17 milliards d’euros partis en fumée sous les bombes, selon une enquête de la Banque mondiale, soit 97 % du PIB de l’ensemble des territoires palestiniens occupés. L’ONU constate que 9 gazaoui·es sur 10 ont été déplacé·es, y compris plusieurs fois (jusqu’à 10 fois) et que 89 % du territoire est placé sous ordre d’évacuation par l’armée israélienne. Le ministère de la Santé de Gaza a recensé plus de 42 000 mort·es et près de 100 000 blessé·es. Tout le monde s’accorde sur le fait que ces chiffres sont largement sous-estimés. Pour nous empêcher de documenter le génocide en cours, le Parlement israélien a voté, le 28 octobre, l’interdiction des activités de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) sur l’ensemble de son territoire (y compris la Cisjordanie et Jérusalem-Est). Et, comme si cela n’était pas suffisant, l’armée israélienne étend sa guerre au Liban et en Iran, avec une logique coloniale implacable. Et nous comptons nos morts dans tout le Moyen-Orient.

 

Faire front tou·tes ensemble

Refuser de voir ce que fait l’État d’Israël est un crime d’inhumanité. Contre cela, nous devons faire front commun pour exprimer notre soutien à la Palestine, partout où nous sommes : dans les collectifs, les syndicats, les partis, les associations, les lieux de travail et d’études et dans la rue. Nous devons faire pression pour que le génocide cesse. Les manifestations de soutien à la Palestine redonnent espoir à tou·tes les résistant·es. 

Dans ce cadre nous ne devons laisser personne sur le côté. Sinon, on se fera arrêter un par un. Malgré nos possibles désaccords tactiques ou d’analyse au sein du mouvement de solidarité avec la Palestine, nous pensons que la lutte contre le génocide en Palestine et la lutte contre le fascisme en France, sont les deux faces d’une même pièce, à savoir la lutte contre un système qui nous écrase et nous opprime, avec en première ligne les Arabes et les musulman·es, là-bas et ici, dans les quartiers populaires notamment, où les violences policières sont quotidiennes.

 

Une répression d’État

Ces dernières semaines le mouvement de soutien à la Palestine est particulièrement touché par la répression : Imaane Maarifi, Yanis Arab, Elias d’Imzalène, pour ne citer que les cas les plus récents. Cette répression s’abat sur tout le mouvement ouvrier, à commencer par les syndicalistes, dès qu’on s’oppose à la politique du gouvernement. Le NPA-A a été parmi les premiers à avoir été poursuivi pour « apologie du terrorisme » l’hiver dernier. Il s’agit de faire taire toute forme de solidarité car la France se compte parmi les alliés les plus étroits de l’État d’Israël. Macron veut maintenir les liens économiques et financiers du patronat français en Israël, à commencer par la BNP, Carrefour ou encore AXA, en dépit de toute humanité. Le 5 octobre dernier, Macron s’est déclaré « en faveur de l’arrêt des livraisons d’armes à Israël pour la guerre à Gaza », mais ce n’est pas par humanisme, c’est uniquement parce qu’il défend les intérêts capitalistes français au Liban. Les revirements de Macron sont surtout la preuve que le sens du vent a changé.

En dernière instance, si l’appareil d’État nous tape dessus aussi fort, c’est la preuve que nos manifestations, actions et rassemblements fonctionnent et font peur. C’est la preuve que nous avons raison de continuer sur cette voie pour une Palestine libre !