Le Brésil a dépassé le chiffre tragique de 200 000 morts par le Covid-19 le 7 janvier. Le nombre de cas augmente dans presque tout le pays et on compte plus de 1 200 décès par jour. Néanmoins, Bolsonaro persiste à faire campagne contre le vaccin et ne présente pas de plan de vaccination efficace, alors que plus de 50 pays ont déjà commencé à vacciner la population.
La dette sociale historique s’est aggravée pendant la pandémie. Le nombre de personnes en situation de misère et de pauvreté a augmenté, un drame qui va s’amplifier avec la fin de l’aide d’urgence, qui concerne 48 millions de personnes. Le chômage a augmenté pour atteindre 14,6 % de la population active, et 30 % de la main-d’œuvre est sous-employée, c’est-à-dire qu’elle travaille moins d’heures qu’elle ne le souhaiterait. Hors loyer, 66,3 % des familles étaient endettées en décembre 2020.
Trois mesures d’urgence
Le Brésil est en faillite pour la grande majorité. Et cela n’est pas dû à un manque de ressources, mais aux choix et aux décisions de ce gouvernement. Jair Bolsonaro brise le pays et la vie des gens, tout en sauvant les profits des banques et des grandes entreprises et en leur transférant nos ressources et celles de l’État. Il existe une autre voie alternative, pour éviter ce type de faillites.
– Assurer la vaccination maintenant, pour touTEs et gratuitement.
La vaccination est la seule mesure qui permettra de protéger des vies et de relancer l’économie. Le Brésil se trouve aujourd’hui dans les dernières positions dans le monde, et le gouvernement semble s’en moquer. Dans le même temps, les entrepreneurs de la santé profitent de l’occasion pour essayer de proposer un vaccin payant, en faisant en sorte que le revenu des gens décide de qui va vivre ou mourir.
– Garantir l’aide d’urgence jusqu’à la fin de la vaccination de la population.
Il est absurde d’interrompre l’aide d’urgence. En décembre, 36 % des familles bénéficiaires avaient l’aide comme seule source de revenus. Cette mesure va jeter des millions de personnes dans la misère.
– Interdire les licenciements et embaucher des chômeurEs par le biais d’un plan de travaux publics.
Les mesures du gouvernement et du Congrès national ont supprimé des droits, mais n’ont pas garanti l’emploi et le revenu. Il est possible d’avancer dans la lutte contre le chômage et en même temps d’engager les travaux dont le pays a besoin pour développer son économie ainsi que le combat contre le Covid-19.
La vie avant le profit
Les grandes entreprises et les banques ont reçu toutes sortes d’aides. Le résultat est que, même durant la pandémie, le groupe restreint des milliardaires a réussi à s’enrichir : ils ont augmenté leurs profits de 34 %. Pour sauver la vie de dizaines de milliers de personnes et éviter que des millions d’entre elles ne soient jetées dans la misère, il est nécessaire de s’attaquer aux bénéfices de ceux résidant au dernier étage. Pour cela, il faut mettre en œuvre :
– La suppression du plafond des dépenses afin de libérer des ressources pour les investissements dans la santé, l’emploi et l’aide sociale ;
– Un impôt sur les grandes fortunes et les banquiers ;
– L’utilisation d’une partie des réserves en dollars ;
– La suspension du paiement des intérêts de la dette publique aux principaux créanciers.
Bolsonaro n’adoptera aucune de ces mesures. Son gouvernement combine des attaques permanentes contre la démocratie avec la mise en œuvre d’un programme économique visant à démanteler l’État. Alors qu’il brandit des menaces pour ne pas reconnaître une éventuelle défaite aux élections de 2022, il poursuit un programme radical de contre-réformes et de privatisations. Son gouvernement ne se soucie pas de la pandémie et en profite même pour faire passer une déréglementation dans le domaine agricole et du code forestier, de concert avec le Congrès.
Pour que le pays ne se brise pas pour de bon et pour que nous n’atteignions pas 300 000 morts (en ne considérant que les chiffres officiels, notoirement sous-estimés), il est nécessaire d’écarter Bolsonaro du pouvoir.
Traduction rédaction À l’Encontre. Version intégrale sur
http://alencontre.org/ameriques/amelat/bresil/bresil-200-000-morts-chomage-et-misere-bolsonaro-brise-le-pays.html