Publié le Vendredi 17 octobre 2025 à 15h00.

Gauche révolutionnaire, que faire des institutions ?

Lundi 6 octobre, le Réseau Écosocialistes & Insoumis·es (issu de la Gauche écosocialiste) lançait le premier numéro de sa revue, Révolution[s] Écosocialiste[s]. Pour cela, était organisée une discussion publique sur la place des révolutionnaires dans les institutions, avec la députée insoumise Marianne Maximi et notre camarade Olivier Besancenot.

Si le format de la réunion est modeste (une petite centaine de participantEs), les enjeux de ces échanges restent importants. Car si nous sommes toutes et tous issuEs d’un même courant politique, les pratiques et les approches de militantEs révolutionnaires construisant certainEs le NPA-A, d’autres LFI, diffèrent et nécessitent d’en débattre jusqu’au bout.

Des points de convergence

Il est d’abord à souligner les points de convergence, et ils sont nombreux. À la différence d’autres courants de la gauche révolutionnaire ou radicale, nous combattons le « crétinisme parlementaire », ce que Marianne Maximi a rappelé cent cinquante ans après Marx et Engels, c’est-à-dire la gestion de l’institution sans la lutte des classes. Une « maladie parlementaire » qui a maintes fois anesthésié la gauche d’adaptation et trahi les intérêts des exploitéEs et des oppriméEs. En conséquence, nous partageons une certaine stratégie de la transformation sociale, qui peut certes, à certains moments, s’appuyer sur la défense d’un programme de rupture au sein même des institutions, mais dont l’essence fondamentale reste la mobilisation et l’auto-organisation du plus grand nombre, dans une dynamique auto-émancipatrice.

Des débats à prolonger

Pour autant, la réunion a permis d’aller plus loin, permettant aux nuances de s’exprimer. Ainsi, les processus de radicalisation ont été interrogés : sont-ils nés autour de la figure de Mélenchon et synthétisables au sein de La France insoumise ? On peut penser que les voies de reconstruction sont multiples dans notre camp social, que ce soit à travers les luttes antiracistes, féministes, écologistes, et qu’il reste indispensable de trouver des espaces pluriels pour les faire vivre.
Un autre moment de la discussion a aussi permis d’interroger plus frontalement la question des institutions : si nous rejetons une 5e République de plus en plus autoritaire et à bout de souffle, comment aujourd’hui changer la donne ? Penser une démocratie sociale, directe, à la base, en s’appuyant sur des expériences concrètes dans les luttes sociales. Porter l’exigence d’une Constituante réellement décisionnaire.

Pour les absentEs, cette discussion publique entre Marianne Maximi et Olivier Besancenot sera publiée dans le deuxième numéro de Révolution[s] Écosocialiste[s]. Un argument supplémentaire pour suivre cette revue de près et pour continuer ces échanges indispensables.

Manu Bichindaritz