À l’ouverture du Forum social européen (FSE), le 1er juillet, nous pouvions avoir les plus grandes inquiétudes sur sa tenue, du point de vue organisationnel et politique (essoufflement remarqué lors du précédent FSE). À la sortie nous pouvons affirmer qu’il existe toujours un espace pour cette jonction nécessaire entre le mouvement syndical européen – au moins pour sa partie qui ne se résigne pas à l’accompagnement des politiques néolibérales et prône un syndicalisme de transformation sociale – et les mouvements sociaux dans leur diversité. Le processus du FSE est vivant et nous en avons besoin pour organiser les résistances. Après trois jours de débats intenses dans les séminaires, la manifestation au soir du samedi 3 juillet a rassemblé plus de 5 000 personnes avec une présence remarquée des Kurdes, particulièrement des femmes kurdes. Les différents réseaux (immigration, anti-impérialisme, justice climatique, éducation, globalisation et travail…) ont tenu à la fin du forum des assemblées pour faire des propositions d’action présentées à l’« AG des mouvements sociaux ». Le dimanche 4 juillet, le FSE s’est conclut par un appel à construire des convergences d’actions et à faire du 29 septembre une première étape de mobilisation contre les conséquences de la crise.
Précédant le FSE, la Marche mondiale des femmes accueillait la caravane des Balkans par une remontée du Bosphore. Le lendemain, 30 juin, elle réunissait plus de 500 femmes de 22 pays dans une assemblée non mixte pour échanger, discuter, mettre en commun les expériences quant aux conditions spécifiques que subissent les femmes, conditions accentuées par la crise. Travail, droit à l’autodétermination, éducation et inégalités de genre, violences, répression…Monique et Jean, le 4 juillet 2010.
Appel d’Istanbul :Nous, les participants au FSE d’Istanbul, réaffirmant notre engagement contre toute guerre et occupation et pour une résolution politique à la question kurde, avons pris la résolution suivante. Dans un contexte de crise globale et face à l’offensive des gouvernements, de l’Union européenne et du FMI pour imposer des politiques d’austérité et de régression sociale, les mouvements sociaux réunis au FSE d’Istanbul appellent à agir ensemble en Europe. Face à cette offensive, des mobilisations et des résistances se développent dans toute l’Europe. Il est urgent de construire dans la durée et dans toute l’Europe la convergence des luttes, rassemblant des mouvements sociaux, syndicats, associations et réseaux citoyens. En ce sens, nous appelons à faire du 29 septembre et de la période qui l’entoure, une première étape pour développer des mobilisations partout en Europe. Nous devons imposer des politiques alternatives permettant de satisfaire les besoins sociaux et de répondre aux impératifs écologiques.Les mouvements sociaux européens appellent à une assemblée européenne les 23 et 24 octobre (ou 13 et 14 novembre) à Paris pour poursuivre les réflexions et réponses à la crise, les mobilisations et la coordination des mouvements, et aussi pour faire le bilan du FSE et débattre de son avenir.