Nous publions une déclaration du PST (Parti socialiste des travailleurs) concernant la situation sociale et politique du pays.
La chute spectaculaire du prix du baril de pétrole dévoile avant tout l’échec de la politique économique libérale du régime Bouteflika, puisque nos ressources en devises proviennent encore à 98 % de la vente des hydrocarbures et que nos importations explosent à plus de 60 milliards par an.
Les mesures d’austérité prises par le dernier conseil ministériel traduisent la volonté du régime de faire payer la crise aux travailleurs et aux masses populaires et d'accélérer le cours libéral. Il s’agit de la liquidation et la privatisation des entreprises publiques, la restriction des recrutements, l’accélération de l’adhésion à l’OMC, la limitation des salaires, etc. Cependant, le discours sur la « diversification de notre économie, hors hydrocarbures et la promotion de la production nationale » est contredit par la mise en œuvre de l’exploitation injustifiée du gaz de schiste et par les dispositions de la loi de finances 2015 qui encouragent les importateurs et pénalisent les producteurs par ses dispositions fiscales, accentuant ainsi la dépendance économique de notre pays aux puissances étrangères. Le discours « rassurant » de Sellal [ le Premier ministre – NDLR ], qui s’apparente à un recul sur les mesures d’austérité annoncées, n’est qu’un repli tactique face aux mobilisations et aux luttes sociales.
Dans ce contexte, le projet d’amendement de la Constitution, l’initiative pour un « consensus national » et autres discours « patriotique » s’inscrivent dans la perspective de redorer la légitimité du pouvoir et de réaliser un consensus libéral, qui pourrait associer même les partisans de la transition et de la présidentielle anticipée. Dans ce cadre, la direction de l’UGTA (Union générale des travailleurs algériens), qui a dédié son 12e congrès au régime de Bouteflika, confirme sa soumission au consensus libéral et abandonne davantage les luttes des travailleurs.
Pourtant, la crise du système capitaliste et ses conséquences désastreuses sur les peuples, les pressions et les interventions impérialistes générant conflits, guerres et barbarie menacent notre pays et commandent de décider d’un autre consensus antilibéral qui consolide notre indépendance nationale et les capacités de résistance de notre peuple.Oui, un autre consensus est possible ! Un consensus qui ne brade pas le secteur public aux prédateurs privés, qui ne brade pas nos richesses et notre souveraineté aux puissances impérialistes, qui combattra la corruption et le détournement. Un consensus qui n’érige pas les importations en « mode de production » national mais qui développe réellement l’industrialisation de notre pays, modernise notre agriculture et crée l’emploi. Un consensus qui ne s’impose pas par la répression et l’autoritarisme, mais qui consacre la levée de toutes les entraves à l’exercice des libertés démocratiques et enracine la justice sociale.
Dans ce contexte de mobilisations populaires, mobilisons-nous :– contre l’exploitation du gaz de schiste et pour l’amélioration des conditions sociales à In Salah, pour le maintien de l’emploi et des entreprises à Skikda et Oued Amizour,– contre le chômage et pour le droit au travail à Ouargla et à Bouira,– contre la précarité et pour la titularisation des contractuels aux PTT et dans les autres secteurs,contre la dégradation des conditions socio-pédagogiques des étudiants et pour une université publique et de qualité.Le PST réitère son appel à toutes les forces politiques, syndicales et sociales pour une convergence démocratique antilibérale et anti-impérialiste.À Alger le 12 janvier 2015
La direction nationale du PST