Jeudi 1er février, des militantEs et des collectifs de solidarité belges et français se sont retrouvés à Bruxelles pour crier leur colère face au génocide en cours en Palestine et se faire entendre face au Parlement européen.
La date internationale correspondait à l’arrivée d’une marche partie de Paris le samedi 20 janvier dernier et qui aura duré dix jours. Organisée par le collectif « Marchons pour la Palestine », les marcheurEs voulaient interpeller les chefs d’État européens réunis ce jour-là, sur les crimes commis par Israël et réclamer un cessez-le-feu immédiat pour arrêter le génocide en cours à Gaza.
Complicité de génocide
À ce titre, la plainte déposée par l’Afrique du Sud auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ), puis le rendu du jugement, ont eu un impact symbolique important pour la lutte du peuple palestinien et la solidarité à travers le monde. Nous avons peu d’illusions sur le droit international et sa capacité à contraindre les États, en particulier Israël, dans ses desseins génocidaires. Il n’est pourtant pas anodin qu’une cour internationale ordonne à Israël d’empêcher qu’un génocide ne se produise à Gaza, en précisant qu’il « existe un risque réel et imminent qu’un préjudice irréparable soit causé » au peuple palestinien à Gaza.
Et la réponse des alliés d’Israël ne s’est pas fait attendre : entre minimisation de la décision et annonce coordonnée de suspension des financements destinés à l’UNWRA sur la base d’allégations qui émanent directement de l’État israélien, le camp occidental a fait bloc, devenant au passage des participants actifs au génocide en cours.
L’UNRWA au bord de l’effondrement
Quatre mois après le début de la guerre, et alors qu’on dénombre selon les estimations les plus basses plus de 27 000 mortEs, personne n’est épargné dans la bande de Gaza. Les PalestinienNEs qui ne meurent pas des bombardements, des tirs de l’armée ou d’attaques à l’arme chimique, décèdent des suites de leurs blessures, des maladies mais surtout de la faim. Plus de 500 000 PalestinienNEs sont face à un risque imminent de famine, alors que des camions d’aide humanitaire chargés de nourriture sont bloqués au checkpoint de Rafah… que l’armée israélienne menace à présent de bombarder !
L’impossibilité pour l’UNRWA d’exercer son mandat faute de recevoir les deux tiers de son budget signifie une condamnation collective des survivantEs. Cela aura aussi des conséquences désastreuses pour l’ensemble des réfugiéEs palestinienNEs à Jérusalem-Est, en Cisjordanie mais aussi en Jordanie, au Liban et en Syrie.
Pourtant, sans les ventes d’armes et les « aides » par milliards de dollars, Israël ne pourrait pas se permettre cette guerre et n’a d’ailleurs atteint aucun de ses objectifs. La destruction en cours du peuple palestinien ne perdure que grâce au soutien d’États impérialistes, les États-Unis en tête, qui continuent de déstabiliser la région, des bombardements sur les zones contrôlées par les Houthis au Yémen aux frappes en Syrie et en Irak sur des positions de forces pro-iraniennes, au risque d’une nouvelle guerre.
Plus que jamais, amplifier le mouvement de solidarité !
Face aux massacres, les populations du monde entier restent mobilisées. Nous devons poursuivre la construction d’un mouvement de solidarité antiguerre pour réussir à unifier les organisations du mouvement ouvrier et mobiliser toutes les personnes qui cherchent à s’engager, par la construction de comités de quartiers ou l’organisation d’actions et de réunions publiques.
Alors que la répression et la censure se poursuivent contre celles et ceux qui dénoncent le génocide en cours, la pression doit aussi être maintenue sur nos gouvernements soutiens du gouvernement d’extrême droite israélien, prêts à bafouer le droit international dès qu’il vient imposer des limites à leurs stratégies guerrières. Organiser aussi la solidarité internationaliste concrète par l’aide aux refugiéEs, la stratégie de la grève pour impacter les livraisons d’armes ou encore l’envoi d’aide humanitaire en Palestine. Cette solidarité passe enfin par la participation à la campagne BDS, comme le 17 février prochain, journée d’action nationale.