Alors que la contestation s’étend à tout le pays, le pouvoir syrien, pris dans la logique effroyable du « ça passe ou ça casse », intensifie la répression, notamment près de la région frontalière avec la Turquie. L’armée ratisse systématiquement villes et villages, et plus de 7 000 habitants se sont déjà réfugiés en Turquie. Depuis la mi-mars, plus de 1 300 civils ont été assassinés par les troupes de la dictature. Cette fuite en avant macabre de Bachar al Assad n’a pour but que de terroriser une population qui, du sud au nord du pays, est entrée progressivement en dissidence contre le régime. Le couvercle a sauté et le haut niveau de répression ne parvient pas à endiguer un mouvement qui se généralise. La terreur ne dissuade plus les manifestants pacifiques, et les situations insurrectionnelles se multiplient. L’armée syrienne, longtemps considérée comme un pilier fondamental du régime, se fissure. Des mutineries ont éclaté pendant l’attaque de la ville de Djisr-al-Choughour. Des divisions blindées seraient entrées en rébellion, retournant leurs armes contre leur hiérarchie. Les officiers ont été récemment équipés de gilets pare-balles par crainte d’être pris pour cible par des soldats d’un contingent qui refuse de tirer sur la population. Cette situation éminemment explosive pourrait, si elle devait se développer, hâter la chute de la dictature. Nous y reviendrons plus longuement dans le prochain Tout est à nous !