Douze ans après les événements, l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, a présenté de prétendues « excuses » à propos de la guerre en Irak de 2003. « Je présente mes excuses pour le fait que les informations que nous avons reçues étaient fausses. Je m’excuse aussi pour certaines des erreurs dans la planification et, évidemment, pour notre erreur à comprendre ce qui se passerait après le renversement du régime », ajoutant qu’il trouve « difficile de s’excuser d’avoir mis fin au pouvoir de Saddam »...
Nous ne versons pas la moindre larme sur Saddam Hussein, mais Blair oublie les mensonges répétés de ceux qui ont déclenché une guerre pour le pétrole, au premier rang desquels George W. Bush et lui-même. Tony Blair « oublie » de mentionner que les renseignements sur les prétendues armes de destruction massive en Irak ont été sciemment maquillés ou totalement inventés. Il « oublie » de mentionner que, dès mars 2002, comme vient de le révéler un quotidien britanique sur la base de documents américains, il était associé aux préparatifs de la guerre déclenchée un an plus tard (à l’époque, Blair proclamait sur tous les tons qu’il cherchait une solution diplomatique..). Bien naturellement, Tony Blair « oublie » aussi les victimes civiles irakiennes : des centaines de milliers de victimes des suites du blocus préalable à la guerre (dont de nombreux enfants), et pour ce qui est de la guerre elle-même, au moins cent mille tuéEs, des centaines de milliers de blesséEs, des milliers de disparuEs, des centaines de milliers de personnes déplacées et de réfugiés.
Si Tony Blair sort aujourd’hui de sa boîte sur cette question, c’est qu’un rapport parlementaire britanique risque de remettre la question irakienne sur le tapis. Ses excuses en trompe-l’œil visent à prendre les devants. Au-delà de sa personne, malgré tous les discours humanitaires, les méthodes des dirigeants impérialistes n’ont clairement pas changé depuis 1914 : diplomatie sécrète et mensonges sur le dos des peuples !