Finalement c’est le Non à l’indépendance qui l’a emporté apparemment assez facilement (55 % contre 45 %). Pourtant, l’« Establishment » britannique a eu chaud. En mars, le Non était largement gagnant, et selon un député travailliste de Glasgow, tout ce qui restait à faire, c’était d’« achever les blessés à coup de baïonnettes »... À quelques semaines du vote, avec le Oui à égalité, voire en tête, dans les sondages, panique à bord ! À l’arrivée, ce sont des promesses de dernière minute pour une plus grande autonomie et surtout une immense campagne de propagande, annonçant une catastrophe en cas de victoire du Oui, qui ont retourné la situation.
Nous ne reviendrons pas ici sur tous les enjeux de ce référendum (voir l’article dans le n°256) mais un chiffre en dit long, celui de la participation : 85 %. Comparé au 64 % et 50 % pour les deux élections précédentes, cette participation record, venant après le chiffre d’inscriptions sur les listes électorales (97 %), confirme à quel point cette campagne a capté toute l’Écosse, et en particulier l’Écosse populaire.
Les résultats montrent d’ailleurs que ce sont dans les villes les plus ouvrières, les plus pauvres et traditionnellement de gauche, comme Glasgow et Dundee, qu’on a voté majoritairement pour le Oui, et dans les villes les plus riches, comme Édimbourg, pour le Non.
Les préoccupations qui ont été exprimées pendant la campagne au sujet de la pauvreté, la justice sociale, la santé ou la guerre, portées en partie par le Parti national écossais (SNP), mais surtout par des militantEs de la Radical Independence Campaign et des groupes qui ont émergé, comme les « Femmes » ou les « Asiatiques écossais pour l’indépendance », ne sont pas prêtes de disparaître.
Cameron à Londres ou le SNP à la tête d’un Parlement écossais aux pouvoirs renforcés risquent de trouver en face d’eux une population plus politisée et plus exigeante que jamais.