Ci-dessous, le texte distribué par la Gauche anticapitaliste (Belgique) le 24 septembre à l’occasion des mobilisations syndicales en Belgique.
En 2017, le gouvernement Michel a réformé la loi [de 1996] qui fixe la marge salariale. Il l’a rendue tellement stricte que pour les deux années à venir les salaires des travailleurEs ne peuvent augmenter que de 0,4 % au maximum, hors index. Un crachat au visage de l’ensemble de la classe travailleuse, qui a pourtant démontré durant la crise sanitaire et sociale du Covid-19 que l’économie ne tournait que grâce à son travail.
Cette loi ne touche bien sûr pas à la rémunération du capital. Si les travailleurEs doivent se serrer la ceinture, les patrons et les actionnaires, eux, ne souffrent d’aucune contrainte. Alors que les économistes voient la reprise se dessiner, la conséquence de cette loi est déjà certaine. Comme les salaires ne peuvent plus augmenter, ce sont les profits et les dividendes qui toucheront tout le pactole. La prétendue « reprise » sera celle du capital et du capital uniquement !
La loi n’a donc en réalité qu’un seul objectif : comprimer les salaires. Depuis le début, c’est un instrument du patronat pour s’attaquer au travail et à tout ce qui s’y rapporte. Car le blocage des salaires, c’est aussi le sous-financement permanent de la sécurité sociale et des services publics. Quelques mois seulement après des inondations meurtrières qui ont mis en lumière l’agonie des services de secours, les partis au pouvoir, PS-Vooruit et Ecolo-Groen compris, persistent à imposer l’austérité à nos outils de solidarité.
Face à leurs attaques, accentuons la lutte !
Le gouvernement De Croo ne compte toutefois pas en rester là. Déjà, il se prépare à repartir à l’assaut sur plusieurs fronts. Celui des pensions [retraites] par exemple, afin d’en réduire les montants et de nous faire travailler toujours plus longtemps. La pression sur les malades de longue durée est aussi à l’agenda, tout comme le retour des coupes budgétaires. Disons-le haut et fort : ce gouvernement est l’allié du patronat. Aucune paix sociale n’est possible dans ces conditions.
L’heure est à la défense des conquêtes du passé gagnées de haute lutte. Mais comme la « gestion » de la crise du Covid-19 et des inondations de l’été dernier l’ont démontré, et comme le prouvent chaque jour les destructions du capitalisme, l’heure est plus que jamais à l’offensive. Ce système économique montre toujours plus son visage répressif et mortifère, antisocial, destructeur de la vie sur cette planète.
Le 10 octobre, une manifestation pour le climat aura lieu à Bruxelles. Soyons présentEs : c’est au monde du travail d’imposer la rupture écologique et sociale radicale que la Vivaldi [coaliation au pouvoir] ne veut pas mettre en place pour stopper le désastre climatique.
Menons la lutte, partout et tout le temps. Ne nous laissons pas diviser : exigeons le front commun de nos organisations syndicales, dans le cadre d’un vrai plan d’action à l’échelle nationale ! Revendiquons haut et fort :
– La suppression pure et simple de la loi de 1996, révisée en 2017 ;
– Une solide augmentation des salaires bruts et la hausse du salaire minimum à 14 € de l’heure afin d’assurer un revenu digne à chacunE ;
– Le relèvement des allocations sociales 10 % au-dessus du seuil de pauvreté ;
– La réduction collective du temps de travail à 30 heures par semaine, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire ;
– L’abolition de toutes les mesures régressives sur les pensions et prépensions, ainsi qu’une pension minimum de 1 500 € net par mois pour touTEs ;
– La réquisition de tous les moyens nécessaires pour assurer des conditions de vie dignes aux sinistréEs des inondations de l’été ;
– Enfin, le financement de toutes ces mesures par le capital, via un impôt drastique de crise sur les grandes fortunes, une hausse de l’impôt sur les bénéfices et la fin des réductions des cotisations à la sécurité sociale : notre salaire différé et socialisé nous appartient !