Publié le Vendredi 16 mars 2012 à 10h13.

En Grèce et partout en Europe, annulation de la dette !

C’est un joli conte sur « l’effacement d’une partie de la dette grecque » qu’on nous serine en boucle. Les banques auraient enfin accepté de faire des « sacrifices » et ainsi « sauvé » la Grèce de la faillite. Mais ce sont de vilaines fées qui se sont penchées sur le sort de la population grecque : leur tour de magie, c’est en fait l’arnaque du siècle ! Les 107 milliards effacés... vont rapporter encore plus d’argent aux banques grecques et européennes ! Les créanciers privés troquent des titres qui n’avaient plus aucune valeur pour des titres bien plus sûrs puisqu’ils vont être garantis par le Fonds européen de stabilité financière et les États européens. Dès l’échange, les créanciers vont recevoir une somme d’argent frais correspondant à 15 % de leurs avoirs : du cash contre des titres pourris !

Cette « restructuration » était l’une des conditions émises par la Troïka pour accorder à Athènes un nouveau prêt de 130 milliards... qui va s’inscrire sur le grand livre de la dette publique grecque ! Les banquiers vont passer deux fois à la caisse. En attendant, c’est la population qui paye la facture. Un énième plan d’austérité a été voté au Parlement grec sous la menace des institutions financières européennes, dont Merkel et Sarkozy sont les porte-flingues : réduction de 20 % du salaire minimum, 50 milliards de privatisations, nouveaux impôts. Autant d’attaques renouvelées contre le niveau de vie d’une population déjà exsangue.

Les capitalistes et les gouvernements qui les servent plongent l’ensemble de la population européenne dans la pauvreté au nom du paiement de la dette. Les classes populaires en Grèce sont en première ligne. Elles montrent une grande combativité avec des grèves générales à répétition et des manifestations de masse. Leur combat est aussi le nôtre car ce sont les mêmes banques (BNP-Paribas, Société générale, Crédit agricole...) qui s’enrichissent sur le dos de tous les travailleurs d’Europe. Il devient vital de les exproprier, sans indemnité ni rachat, de mettre en place un monopole bancaire public et d’annuler l’ensemble de la dette.

Marie Hélène Duverger