Publié le Samedi 12 juillet 2014 à 09h10.

Europe : la grande coalition de l’austérité

Un mois après les élections du 25 mai, le Parlement européen a tenu sa séance inaugurale avec l’élection de son président ou plutôt la réélection de Martin Schulz comme président pour deux ans et demi. Cet arrangement entre la droite, le PPE (Parti populaire européen), et l’Alliance socialiste et démocrate, l’ancien Parti socialiste européen, met en place une grande coalition au niveau européen pour appliquer les politiques d’austérité.

Martin Schulz, membre du SPD qui participe au gouvernement à Berlin avec la CDU sous la houlette d’Angela Merkel, a été écarté de la présidence de la Commission face à Jean-Claude Juncker, le candidat de la chancelière. Ce dernier a reçu le soutien des chefs d’État et de gouvernement des 28 (à l’exception du Royaume-Uni et de la Hongrie). En échange, la chancelière a soutenu la candidature de Schulz pour la présidence du Parlement, son lot de consolation négocié entre le PPE et le SPD. La grande coalition à Strasbourg vient en effet en complément de la grande coalition de Berlin et des négociations sur la répartition des sinécures et présidence de commissions orchestrées par Berlin.  

Élu au premier tour du scrutin par 409 voix pour 612 suffrages exprimés sur un total de 751 députés, Schulz a du mal à faire l’unanimité, mais les mécontentements des députés de la grande coalition tiennent plus à des rivalités pour les postes qu’à de réels désaccords politiques.

Le Parlement est le résultat d’un « perpétuel compromis » selon les mots de M. Schulz, mais ce consensus prend aujourd’hui un sens politique bien particulier, celui d’un consensus politique pour mener une offensive contre les travailleurs et les peuples afin d’imposer les politiques d’austérité au seul profit des banques.