12 ans après le premier Forum social mondial de Porto Alegre au Brésil, et après Dakar en 2011, l’édition 2013 du plus grand rassemblement altermondialiste régulier aura lieu à Tunis du 26 au 30 mars. C’est évidemment un symbole fort que soit choisi le pays d’où est partie, il y a un peu plus de deux ans, l’étincelle qui a lancé un processus de révolution au Maghreb et au Machrek, et dont le bouillonnement est loin d’être achevé. C’est d’autant plus important que la dynamique de convergence des mouvements sociaux et citoyens cherche un second souffle, sous les coups de l’offensive capitaliste féroce qui n’épargne aucun lieu ni aucun domaine : social et économique, démocratique et environnemental. La réussite de ce FSM est donc un enjeu important pour toutes celles et ceux qui se mobilisent contre la mondialisation financière, ultralibérale et sécuritaire, pour affirmer qu’un autre monde est possible. Ce FSM sera ouvert le mardi 26 mars par une grande marche populaire sous le signe de la « dignité » en référence à la révolution tunisienne de janvier 2011. Recherche d’alternatives et de moyens de lutter plus efficacement, seront au programme des très nombreux ateliers et des « assemblées de convergences » prévues les 27 et 29 mars. La question palestinienne sera très présente, et au centre de la manifestation populaire finale du samedi 30 mars, à l'occasion de la « journée de la terre ». Solidarité avec la révolutionLa société civile tunisienne, les femmes, les diplômés chômeurs, les travailleurs avec l’UGTT, les sans-papiers africains en Europe se sont inscrits pour apporter leur voix à ce brassage d’expériences et de volonté de changer concrètement le monde. Ils contribueront sans doute à bousculer les quelques pesanteurs inhérentes à un événement qui, en se répétant, présente naturellement une tendance à l’institutionnalisation. Signalons également le problème que représente selon nous le maintien à l’écart du programme des organisations politiques en tant que telles… Le NPA, dont les militants sont implantés dans les diverses branches du mouvement social, sera pourtant bien présent. Nous participerons également les 23 et 24 mars à la Rencontre méditerranéenne contre la dette organisée par le Front populaire tunisien, et qui se conclura par un grand meeting où interviendra entre autres Olivier Besancenot, contre la dette et l’impérialisme, en solidarité avec la révolution tunisienne et ses organisations aujourd’hui attaquées. Jacques Babel