La dernière opération militaire d’envergure de l’État sioniste « bordure protectrice » en 2014 contre le peuple de Gaza avait tué plus de 1 500 habitantEs. Les conséquences du blocus illégal et de la restriction drastique de la livraison d’électricité pourrait amener une catastrophe humanitaire tout aussi destructrice.
Selon un rapport de la Banque mondiale publié fin 2015, le produit intérieur brut (PIB) de Gaza avait chuté de 50 % depuis la dernière agression israélienne.
Un peuple debout… dans un territoire en ruines !
La situation n’a fait depuis qu’empirer : taux de chômage le plus élevé du monde (45 %), blocus qui empêche l’entrée des matériaux de construction, produits alimentaires qui connaissent le même sort... La zone de pêche « autorisée » par l’armée israélienne est réduite à 6 miles (11 km) sur des fonds marins peu poissonneux.
La crise médicale est sans précédent : l’hôpital de Gaza censé soigner 2 millions de personnes manque de tout, et le budget de la santé est passé de 4 millions d’euros à 500 000 par mois ! Certains israéliens courageux qui ne supportent pas cet apartheid font passer la frontière aux PalestinienEs gravement malades qui ne peuvent se soigner sur place.
Cette insupportable pression ne fait que renforcer la haine, mais aussi la détermination des jeunes Gazaouis qui affrontent les forces d’occupation quotidiennement aux frontières de la prison à ciel ouvert qu’Israël a fait de leur pays.
Une pénurie d’électricité qui aggrave encore la situation
Totalement dépendant de l’occupant en fourniture d’électricité, Gaza risque d’être rapidement confronté selon les experts internationaux à un « effondrement des services vitaux ». Les 4 heures par jour d’accès à ce service public essentiel ne permettaient déjà que de satisfaire 1/4 des besoins essentiels estimés. En réduisant de moitié cet accès (2 heures), les autorités criminelles de Tel Aviv plongent tout un peuple dans des conditions insupportables.
Imaginons un instant, en ce mois de Ramadan et de fortes chaleurs, la vie des Palestiniens les plus pauvres (qui sont les plus nombreux), déjà rationnés en accès à l’eau potable, dépourvus de groupes électrogènes réservés aux plus riches ! Cette punition collective ne fera qu’exacerber les tensions, les affrontements à la frontière et justifier ainsi une nouvelle intervention militaire.
Autorité palestinienne complice !
Prétendument représentante des intérêts de l’ensemble du peuple palestinien, de la Cisjordanie à Gaza, et des camps de réfugiéEs, l’Autorité payait chaque mois à Israël la facture d’électricité pour Gaza, cela sur les fonds de l’aide internationale. L’administration de Mahmoud Abbas a décidé unilatéralement de ne plus payer depuis avril. Cette décision politique qui engage la vie de deux millions de ses concitoyenEs et qui n’a d’autre raison que sa volonté d’affaiblir le Hamas qui détient le pouvoir politique sur Gaza depuis les dernières, certes lointaines, élections... Le peuple palestinien n’a pas à subir les conséquences de la rivalité entre l’Autorité palestinienne et le Hamas ! Plus que jamais à leur côté, les internationalistes doivent dénoncer avec vigueur ces nouvelles atteintes aux droits des Palestiniens et renforcer la campagne BDS qui affaiblit chaque jour un peu plus ce régime d’apartheid. Palestine vivra, Palestine vaincra !
Alain Pojolat