Le mépris du Premier ministre Loukas Papadémos, déclarant qu’il faut aujourd’hui consentir quelques sacrifices pour ne pas tout perdre demain, est devenu l’étendard de tout le patronat grec. On a pu s’en rendre compte en ce début d’année dans le grand groupe de presse Lambrakis, où les petites manœuvres du patron ont semé la division chez les travailleurs. Une partie d’entre eux s’est ainsi résignée à une baisse de salaire qui n’est évidemment qu’un piège avant la prochaine charrette. Même chose dans la sidérurgie où les ouvriers de Halivourgia de Volos (Grèce centrale) ont cédé face à la pression patronale. Mais rien de tel n’a eu lieu chez leurs collègues de la même entreprise à Aspropyrgos (banlieue d’Athènes) ; nous avons déjà souligné ici la fermeté de leur lutte contre les licenciements et les baisses de salaire : voilà plus de deux mois qu’ils se battent, entourés d’un très large soutien populaire. La grève de soutien appelée mardi 17 janvier dans la région d’Attique (Athènes) par l’union locale syndicale et différents courants syndicaux prend en fait une portée nationale, tant cette lutte est devenue emblématique. Elle a vraiment besoin de tout notre soutien, dans une situation où l’explosion sociale peut se généraliser très vite : ainsi le 6 janvier, la fête religieuse associant huiles politiques et cléricales s’est transformée en de nombreux endroits en manifestations contre les affameurs.