Cette deuxième journée de grève générale du 11 mars a dû être proclamée sous la pression des travailleurs sur les directions syndicales de GSEE (Confédération unique) et d'ADEDY (la fédération du secteur public), qui avaient prévu des manifs séparées et plus lointaines dans le calendrier pour GSEE ! Mais la colère populaire face aux mesures du ''2ème paquet'' décidé la semaine dernière sur injonction de l'Union Européenne a obligé à accélérer le calendrier, comme on l'a vu dès la fin de la semaine passée avec des arrêts de travail nationaux et de belles manifs.
En ce jeudi 11 mars, la grève paraît fort bien suivie : pas de transports, écoles et postes fermées, et un mécontentement évident contre le gouvernement du très socialiste Giorgos Papandreou, élu en automne pour chasser la droite et obtenir un changement de politique !
La manif à Athènes rassemble aujourd'hui des dizaines de milliers de manifestants, et le ton est clair : ce n'est pas aux travailleurs de payer la crise! Mais malheureusement, les traditions de division perdurent : si en tète de manif , il y a un très gros cortège du courant syndical du KKE (PC grec), nommé PAME, les slogans alternent le meilleur et le pire. En effet, on peut entendre et lire des slogans clairement anti-capitalistes, mais aussi, en particulier chez les jeunes, pas mal de slogans d'auto-affirmation de PAME, dont la logique de scission du syndicat unique n'a jamais cessé, sur la stricte ligne sectaire du KKE. Leurs slogans criés en faveur des policiers en grève montrent bien la logique d'union nationale qui est le fond de commerce du KKE : en guise de ''désobéissance'' (un des slogans clé de PAME) , leur slogan ''unité peuple et police'' n'a pas eul'air de convaincre un certain nombre des manifestants de PAME !
La deuxième partie du cortège rassemble de très nombreuses branches de GSEE et ADEDY, et les secteurs de travailleurs radicaux y font entendre leurs voix, avec en fin de cortège deux gros blocs politiques antilibéraux et anticapitalistes : Syriza affirmant qu'on est là pour continuer, et Antarsya insistant sur l'objectif de faire payer la crise par les capitalistes. Déjà, la police a tenté de casser les cortèges, et il semble bien que ce soit là la seule carte que sait jouer la direction du gouvernment PASOK. En effet, déjà dans la manif de vendredi dernier, les prétoriens ont osé gazer le vétéran de la résistance anti nazie Manolis Glézos, cadre de Syriza, et ils ont ainsi envoyé à l'hôpital non seulement un infatigable militant de 88 ans, mais surtout le symbole vivant que repésente cet homme qui, avec son camarade Santas, a décroché le drapeau nazi de l'Acropole une nuit de mai 1941, premier geste d'une résistance massive et tournée vers le renversement du vieux monde capitaliste !
La manif continue ...
Andreas Sartzekis
11 mars 2010 13 heures 30