L’attribution du prix Nobel à Narges Mohammadi constitue un soutien à l’incroyable courage des femmes iraniennes.
Narges est une combattante infatigable de la démocratie, la liberté et l’égalité. Durant les 25 dernières années, elle a été condamnée cinq fois à un total de 31 ans de prison et 154 coups de fouet. Cela ne l’a pas dissuadée de dénoncer les tortures sexuelles et les abus sexuels subies par les prisonnières.
Deux mois avant le déclenchement du soulèvement « Femme, Vie, Liberté », elle avait notamment déclaré : « Dans ce régime autoritaire, la voix des femmes est interdite, les cheveux des femmes sont interdits [...] je n’accepterais jamais le hijab obligatoire ».
Pour l’anniversaire de la mort de Jina-Masha Amini, elle a brûlé son voile dans la cour de la prison d’Evin en compagnie de trois autres détenues.
Ce prix tombe à point nommé car le régime iranien durcit actuellement son offensive contre les femmes.
Quatre jours après l’anniversaire de la mort de Jina-Masha, une nouvelle loi a aggravé les sanctions pour non-respect de l’obligation du port du hijab : entre cinq et dix ans de prison et des fermetures administratives et/ou des amendes pour les propriétaires de boutiques et entreprises dont les clientes et/ou les employées ne portent pas de voile, etc.
Dans le même temps Armita Garavand, une lycéenne de 16 ans ne portant pas le hijab dans le métro, a été sauvagement agressée par la police des mœurs. À l’heure où ces lignes sont écrites, Armita est toujours dans le coma.