Publié le Dimanche 13 janvier 2013 à 23h01.

Kanaky : IVe congrès du Parti travailliste

Le Parti travailliste (PT), fondé par l’USTKE en 2007 (cf. Tout est à nous ! n°176), a tenu son IVe congrès à Pouebo dans le Nord de Kanaky en décembre. Au centre des discussions, la préparation des élections provinciales de 2014 qui désigneront le congrès qui doit organiser les référendums d’autodétermination pour l’indépendance du pays.C’est à Balade, sur la commune de Pouebo que la France a pris officiellement possession du territoire en 1853. Depuis, elle y maintient sa domination coloniale, privant la population d’origine, les Kanak, de ses droits à la souveraineté et à la dignité. Depuis 1988 et les accords Matignon-Oudinot, la France a ouvert officiellement un processus d’autodétermination pour la « Nouvelle-Calédonie » dans les dix ans. En 1998, l’accord de Nouméa a repoussé l’échéance à la mandature 2014-2018 du Congrès.Mais les transferts de compétences non régaliennes prévus dans l’accord ne sont que partiellement entamés, l’accès aux postes de responsabilité dans la gestion du pays est toujours bloqué pour la majorité des Kanak, ce qui fait dire aux colonialistes que l’indépendance n’est pas encore possible, qu’il faut que les bienfaits du colonialisme continuent de faire leur œuvre pour que les Kanak soient prêts à l’indépendance…Vers la souveraineté ?Le PT réaffirme à l’occasion de son congrès « nous sommes prêts pour entrer dans le cadre d’une souveraineté assumée par les gens du pays ». C’est le sens du mot d’ordre Kanaky 2014 mis en avant par le parti. Le contexte politique permet de penser qu’une majorité favorable à l’indépendance peut sortir des urnes en 2014. D’un côté, la droite est très divisée sur fond de querelles d’egos et d’intérêts économiques divergents et, de l’autre, tous les partis indépendantistes affichent une volonté de ne pas rater l’échéance de 2014. Les partis qui composent le FLNKS ont tenu leurs congrès respectifs en novembre et ont tous affirmé leur volonté de faire de 2014 une étape ultime du processus d’accès vers la pleine souveraineté. Les discussions du PT avec l’Union calédonienne sont cordiales, le débat avec le PALIKA est plus compliqué mais la base de ce parti pousse aussi fortement pour l’unité. Tous sont d’accord pour la rupture avec les rapports de domination et d’assujettissement, pour une maîtrise par le pays des ressources naturelles (les mines de nickel bien sûr, mais aussi la ressource marine avec sa riche biodiversité et ses fonds encore inexploités).Engagement anticolonialLe PT entend donc mobiliser ses militants pour faire aboutir l’unité indispensable à une victoire indépendantiste et ce dès les élections municipales de 2013 dans les communes où la droite colonialiste est majoritaire. Le parti a réaffirmé que le drapeau de Kanaky qui flotte sur les bâtiments officiels ne devait plus redescendre, le seul drapeau qui disparaîtra à l’indépendance sera celui de la France.En France, les militants anticolonialistes se doivent de populariser le droit à l’indépendance de Kanaky en particulier à l’occasion de la semaine anticoloniale en février prochain à Paris (programme sur www.anticolonial.net). Les militants du NPA prendront toute leur place dans cette mobilisation.Bernard Alleton