La date du 16 décembre 2011 qui marquait les 20 ans d’indépendance du Kazakhstan restera dans les mémoires comme un jour sombre de l’histoire de la République. Se pliant aux ordres criminels de leurs supérieurs hiérarchiques, les policiers et l’armée ont ouvert le feu sur une foule de travailleurs non armés dans la ville de Janaozen, au sud du pays. Le nombre exact de victimes n’est pas encore connu, mais les premiers chiffres parlent déjà de plusieurs dizaines de tués et de centaines de blessés. Depuis hier matin, les autorités ont bloqué l’accès à internet et la connexion par téléphone mobile avec la ville pour cacher l’ampleur sans précédent du massacre. Ce qui s’est passé hier est le résultat du conflit qui oppose depuis un an et demi déjà les travailleurs du secteur pétrolier et la direction de la compagnie Kazakhmounaïgaz, contrôlée par des proches du président Nazarbaev. Des militants syndicaux ont été envoyés en prison à cause d’accusations montées de toutes pièces ; ils ont été agressés et parfois assassinés après des réunions et sur leur lieu de travail ; leurs femmes et leurs enfants ont été la cible de campagnes d’intimidation. Tout cela s’est déroulé de façon brutale et on ne peut plus sérieuse dès le départ, comme c’est toujours le cas quand il s’agit de profit.
Hier matin, des troubles ont éclaté à Janaozen à la suite de provocations policières. Un massacre sauvage s’en est suivi immédiatement. Cela ne fait aucun doute : les policiers et leurs supérieurs ont reçu leurs ordres du vieux dictateur en personne. Celui-ci est prêt à tout pour conserver son pouvoir et ses richesses. Noursoultan Nazarbaev peut bien être désigné comme le principal responsable de la tragédie d’hier.
Il a sur les mains le sang de simples travailleurs qui n’exigeaient rien d’autre qu’une vie digne et le respect de leur labeur.
Aujourd’hui des rassemblements de protestation auront lieu dans de nombreuses villes du Kazakhstan. La population n’écoutera pas la peur et descendra dans la rue pour crier sa colère à cette dictature inhumaine et aux corporations dont celle-ci est prête à défendre les intérêts, quel qu’en soit le prix humain. Aujourd’hui, notre colère, notre rage de protester et notre solidarité vont aux travailleurs de Janaozen et au peuple du Kazakhstan.
Non à la dictature ! Non au capitalisme ! Nous n’oublierons pas ! Nous ne pardonnerons pas !
RSD (Mouvement socialiste de Russie), le 17 décembre.