Publié le Vendredi 18 octobre 2019 à 00h17.

La guerre pour la survie d’Erdogan signifie la pauvreté et la mort pour nous !

Déclaration de la section turque de la IVe Internationale. Une fois de plus, Erdogan a décidé de jouer la carte de la mort. Le régime de place, pour lequel il n’y pas d’alternative à part utiliser les armes contre tout signe d’affaiblissement ou de défaite pour se consolider, a décidé une fois de plus d’entraîner le pays et tous les peuples de la région dans un désastre.

Il n’a pas réagi quand l’État islamique a campé aux frontières de la Turquie et que les bandes djihadistes sont entrées dans les centres-villes avec leurs bombes sur nos places ; leur mentalité dirigeante a ouvert la porte à tout ça. Il ne peut pas supporter la moindre réalisation du peuple kurde, qui a défendu les valeurs humaines les plus élémentaires au prix de sa vie contre les meurtriers. Il n’hésite pas à déclarer la mobilisation pour éliminer une menace imaginaire, dans le contexte de la crise économique actuelle, de la pauvreté et du chômage, pour envoyer les enfants de milliers de travailleurs au front où ils vont marcher vers la mort.

L’aventure syrienne du Palace, qui renforce l’hostilité contre les Kurdes, affirmant qu’il assure la sécurité aux frontières du pays et qui sollicite le soutien de l’opinion publique avec des arguments incroyables, notamment qu’ils réinstalleront les réfugiés dans leurs « régions » qui ont été évacuées, tout cela ne peut qu’être un désastre pour les peuples de la région.

Bien que l’on sache que personne ne peut attendre une action positive de la part du cinglé de la Maison Blanche, il est aussi clair que l’attitude des autres acteurs de la région, particulièrement le Kremlin et Damas, ne sera pas un outil pour le pays. La récente intervention de l’armée syrienne aura aussi probablement des effets préjudiciables sur l’expérience du Rojava en matière d’autonomie et d’avancées démocratiques. Quant à l’Union européenne, elle est elle-même frappée par le cynisme et l’irresponsabilité qu’elle a montrés face aux migrants à travers son accord abominable avec la Turquie, qu’Erdogan menace d’abolir.

D’autre part, s’il est évident que ce qui s’est passé n’est pas lié à « survie de l’État » mais à la survie d’Erdogan et de ses alliés, ceux qui étaient considérés comme une menace pour cet État soutiennent l’appel à la guerre. Cela montre que l’opposition, qui été supposées être inclusive et durable, est éminemment fragile et loin de partagé des valeurs communes. Le régime a une fois de plus réussi à aligner l’opposition derrière lui en jouant cette méprisable carte de la guerre.

Alors que les fondations du Palace s’érodent, le devoir de dissoudre le climat militariste et chauvin, faire émerger la lutte pour la paix et le pain repose à nouveau sur les épaules des socialistes, des travailleurs et des forces démocratiques. La première étape est de crier notre slogan de toutes nos forces et notre foi : non à la guerre, la paix maintenant !

Sosyalist Demokrasi için Yeniyol/ Cours nouveau pour la démocratie socialiste, section turque de la IVe Internationale