51 jours de guerre et de massacres perpétrés par l’armée israélienne contre les Palestiniens de la bande de Gaza, 2 000 morts, 11 500 blessés, 475 000 déplacés ; l’ensemble du Moyen-Orient déstabilisé par la guerre en Syrie qui trouve une dramatique et barbare répercussion dans le chaos en Irak et aussi au Liban ; la Libye en voie de tomber sous la coupe des intégristes ; le Nigeria, l’Afrique du Sahel eux aussi cadres d’une offensive djihadiste alors que l’épidémie d’Ebola fait des ravages ; la guerre aux portes de l’Europe, en Ukraine ; les conflits militaires, les tensions internationales s’exacerbent de façon dramatique et inquiétante...
Cette montée des militarismes est directement la conséquence de l’offensive que mènent les grandes puissances contre les travailleurs et les peuples.
Les fruits pourris des impérialismesLes atrocités commises par l’État islamique en Irak et en Syrie, la mise en scène sur les médias du monde entier de deux décapitations de journalistes américains, soulèvent l’indignation et révoltent. Mais d’où viennent ces forces réactionnaires, cette barbarie ? Comment expliquer que les troupes djihadistes puissent trouver des appuis dans une partie de la population si ce n’est par la politique menée par les USA et leurs alliés qui, par deux guerres et des années d’occupation, ont mis l’Irak à feu et à sang, ont dressé les communautés religieuses les unes contre les autres ? D’où vient aussi le chaos de toute une région qui détient d’énormes richesses si ce n’est de la politique de ces mêmes grandes puissances, et en particulier la France, qui depuis des décennies divisent les peuples, les dressent les uns contre les autres pour s’assurer la mainmise sur le pétrole ?Obama et des États membres de l’Otan qui se réunissaient le week-end dernier ont appelé à une coalition internationale pour liquider l’État islamique. Des frappes aériennes ont lieu, mais la guerre ne fera qu’engendrer la guerre, le désespoir de populations condamnées à la misère, aux souffrances, au désespoir. L’issue ne peut venir que du soulèvement du peuple kurde et des populations.
Israël et le maintien de l’ordre occidentalLa guerre ignoble menée par Israël contre le peuple palestinien spolié de ses terres, sans droit, sans État, humilié, est l’illustration de cette logique militariste dévastatrice et absurde. Israël n’aurait pas pu agir ainsi qu’il le fait depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale s’il n’avait pas eu le soutien des grandes puissances occidentales qui en ont fait leur place forte contre les peuples de la région.La guerre contre le peuple palestinien, c’est la guerre contre l’ensemble des peuples du Moyen-Orient pour maintenir l’ordre au profit des grandes compagnies pétrolières. Pendant les 51 jours où Israël a bombardé la population de Gaza, Obama a justifié et légitimé le massacre comme le fit piteusement Hollande.
Tensions entre grandes puissancesLes grandes puissances sont aussi rivales pour défendre leur zone d’influence, leur droit à opprimer et à piller les peuples qu’elles ont soumis. C’est ce qu’illustre la guerre qui a lieu en Ukraine. Poutine et Obama avec le soutien de l’Europe se disputent l’Ukraine, divisent et dressent les populations les unes contre les autres. Les pays de l’Otan invoquent la démocratie mais on voit ce que vaut leur démocratie dans les guerres d’Irak, celle d’Afghanistan où l’occupation du pays n’a fait que renforcer les talibans, en Libye ou en Afrique subsaharienne.L’Otan n’est rien d’autre que le bras armé des puissances occidentales sous la houlette des USA pour défendre leur domination de plus en plus contestée sur le monde.
Le capitalisme, c’est la guerreIl y a quelques années, les chantres de la mondialisation libérale nous expliquaient que le libre-échange, c’était la paix et la démocratie. C’est l’inverse qui a lieu. Avec l’exacerbation de la concurrence mondiale, les tensions internationales s’accentuent, la lutte pour le contrôle des richesses, des sources d’approvisionnement en matières premières, des voies de commerce débouche sur la montée du militarisme, la multiplication des conflits armés. Un siècle après le déchaînement de la barbarie impérialiste de la guerre de 14-18, la capitalisme porte toujours en lui la guerre comme l’avait alors dénoncé, au prix de sa vie, Jaurès. Le combat pour la paix, c’est le combat pour en finir avec le capitalisme et construire un monde fondé sur la coopération des travailleurs et des peuples, le socialisme.
Yvan Lemaitre