Nous publions le point de vue de nos camarades d’a Manca sur les élections législatives en Corse.
Comme nous l’avons dit aux représentants insulaires de la FI, c’est surtout un accord sur le fond politique qui nous importe, loin des marchandages électoraux qui, hélas, passent souvent au premier plan dans notre pays.
Convergences et vigilances
S’il est bien clair pour nous que ce ne sont pas les institutions de la bourgeoisie qui permettront de renverser le capitalisme, nous avons toujours défendu dans les moments électoraux l’idée d’un plan de mesures d’urgence.
De ce point de vue nous nous retrouverons sur à peu près 90 % des 694 mesures proposées par l’Union populaire. Certaines, au vu des enjeux immédiats en Corse, et indépendamment de la question démocratique, trouvent un écho particulier. Confrontés ici à une offensive récente de la bourgeoisie de prédation sur les dossiers des transports et des déchets, les propositions de l’Union populaire sont identiques aux nôtres, pour la défense et la promotion des services publics et pour l’objectif zéro déchet. Et nous convergeons sur bien d’autres points, comme par exemple sur la question des femmes, de la jeunesse, des droits des minorités, de la gestion de l’eau douce, etc.
Nous avions exprimé à la FI deux points de vigilance difficilement surmontables pour nous : la place des socio-libéraux du PS dans le cadre d’un accord global et les relations de la FI avec le PCF en Corse, qui est sur le plan local une force partisane du statu quo sur la question démocratique Corse.
Le PCF ayant exigé l’abandon de la FI à toute référence à l’article 74, qui permet sur le plan constitutionnel d’octroyer à la Corse un statut d’autonomie, les négociations avec le PC ont été rompues. Nous sommes donc pleinement satisfaits du maintien de la ligne de la FI sur cette question politique centrale.
Un accord à finaliser
Concernant le PS, il faut savoir qu’il n’a plus d’existence indépendante au plan local, ayant fusionné globalement avec le parti autonomiste Femu a Corsica. Concernant les débats plus généraux, nous prenons acte de l’hostilité d’Hollande et de ses lieutenants à tout accord avec la FI, ainsi que de l’opportunisme obligé de Faure et de ses amis, disposés à lâcher du lest pour sauvegarder leur appareil.
Nous ne sommes donc pas aujourd’hui confrontés à un PS acquis au blairisme qui imposerait ses choix socio-libéraux dans une démarche de nouvelle « gauche plurielle », mais bien dans le cadre d’un PS résiduel devant renouer provisoirement avec la social-démocratie pour devenir LFI compatible. Cette organisation ne peut qu’exploser à terme et ne représente plus une menace pour le monde du travail.
Face aux urgences et aux périls de l’heure, la gauche chilienne a su faire preuve de responsabilité. En ce qui nous concerne, face aux enjeux planétaires et au péril fasciste, nous n’opterons pas pour la chasse aux « social-traitres », car non seulement nous ne sommes pas sectaires et n’opposons pas les niveaux de lutte, mais en plus nous pensons être en capacité de tirer quelques leçons de l’histoire.
Rien ne nous empêche désormais de finaliser notre accord avec l’Union populaire dans le cadre des élections législatives en Corse.