Le mouvement de solidarité avec la Palestine est entré dans une nouvelle phase avec la mobilisation sur les universités.
Il est facile de faire le lien avec le précédent qu’étaient les comités Vietnam. Avec ces comités s’est développé un vaste mouvement antiguerre qui a permis de soutenir la lutte anticoloniale et sa victoire. Il a servi aussi de racine aux mouvements étudiants mondiaux qui secouèrent le capitalisme à partir de 1968.
Aujourd’hui, contre le génocide à Gaza, le mouvement étudiant a d’abord commencé dans les universités américaines prestigieuses. Des campements et occupations ont été mis en place, appuyés sur l’auto-organisation étudiante. Les pelouses de l’université Columbia à New York ont été occupées pendant plusieurs jours. Près de 130 universités américaines sont concernées à ce jour à des degrés divers. En effet, la plupart des occupations rencontrent une résistance importante de la part des directions d’universités, qui n’ont pas hésité à suspendre des étudiant·es et à faire intervenir la police pour déloger les occupations. À Los Angeles, un groupe de fascistes pro-Israël a même pu s’en prendre aux manifestant·es faisant plusieurs blessés graves, sans que la police intervienne.
Un mouvement international
Ce mouvement étudiant a un impact international et met sur le devant de la scène l’opposition de la jeunesse à l’entreprise criminelle des États-Unis et d’Israël. Le soutien à Gaza et contre le génocide s’est répandu : au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Belgique, en France mais aussi en Australie, en Jordanie, en Afrique du Sud…
En France, le mouvement étudiant a démarré également dans les universités prestigieuses comme Sciences Po. Sous la pression du mouvement, la direction de Science Po a accepté de discuter tous les partenariats avec les institutions israéliennes. Cela a déclenché une réaction épidermique de la part de la classe dirigeante : Valérie Pécresse a annoncé la suppression de la subvention de la Région à Sciences Po, tandis que Gabriel Attal s’est invité au conseil d’administration et a réclamé une sorte de mise sous tutelle. Mais cela n’a pas empêché plusieurs universités de suivre le mouvement. La plupart des Instituts d’études politiques ont été occupés, à des degrés divers.
La Sorbonne, à Paris, a été occupée deux fois. Lors de la deuxième occupation, la police a interpellé 90 personnes et les a gardées à vue pendant plusieurs heures.
La détermination face à la répression
La répression contre cette mobilisation étudiante est sans précédent ! Rares sont les événements universitaires où les forces de l’ordre ont été autorisées à pénétrer dans l’enceinte des établissements. Désormais la police n’hésite pas à entrer et à arrêter les étudiants faisant usage de leur droit de manifestation dans leur lieu d’études. Pourtant les revendications ne sont particulièrement radicales : les universités françaises sont, à des degrés divers, des soutiens et des complices de l’apartheid via des accords avec les universités israéliennes. Ces dernières ne sont pas neutres dans l’oppression des Palestinien·nes et doivent être la cible du boycott universitaire. Nous dénonçons également la collaboration avec des industries de l’armement françaises (Safran, Thales et Dassault) qui arment et équipent la machine de guerre israélienne. Il y a aussi l’expression d’une solidarité contre la destruction des universités gazaouies et la mort de centaines de professeur·es et étudiant·es.
Cette mobilisation s’étend aux lycéens, qui ne sont pas épargnés par la répression malgré leur jeune âge. Cinq lycéen·nes ont été également interpellés et mis en garde à vue. Il y a cependant régulièrement des lycées bloqués en solidarité avec la Palestine et Gaza. Malgré cette répression féroce, la détermination des jeunes ne faiblit pas et, au contraire, malgré la fin proche de l’année scolaire, les différents événements autour de la Palestine dans le milieu universitaire se bousculent et montrent l’importance de l’entrée en mouvement de la jeunesse dans une dynamique d’opposition au génocide.