Baba Jan est un cadre hier du Labour Party Pakistan (LPP), aujourd’hui du Awami Workers Party (AWP), emprisonné et condamné deux fois à la perpétuité (ou à 40 années de prison) dans le territoire du Gilgit Baltistan, à la frontière chinoise. Il lui est reproché d’avoir pris la défense, en 2010-2011, de villageois victimes d’une inondation et d’un glissement de terrain meurtriers dans la vallée de Hunza.
Il a été incarcéré sur décision d’un tribunal antiterroriste. De nombreuses associations ou personnalités ont dénoncé le déni de justice dont il a été victime, avec d’autres. Il a été torturé, provisoirement libéré à la suite d’une campagne de solidarité, puis ré-incarcéré. Cependant, une cour d’appel a cassé l’une des condamnations dont il est victime. Néanmoins, une autre cour d’appel a récemment confirmé cette condamnation, ainsi que celle de 11 de ses codétenus.
Le problème est politique. Baba Jan est aujourd’hui extrêmement populaire au Gilgit Baltistan. Lors d’élections en 2015 dans le territoire, il avait obtenu le droit de se présenter, tout en restant en détention. Il était arrivé deuxième, battant très largement deux des trois principaux candidats. Cette année, il avait à nouveau obtenu le droit de se présenter à une élection partielle dans la vallée de Hunza. Les sondages le donnaient gagnant. Il fallait donc à tout prix l’empêcher de faire campagne.
Une campagne internationale pour sa libération se mène. Ainsi six parlementaires irlandais ont récemment envoyé une lettre de protestation, demandant sa libération ainsi que celle de ses codétenus.