Publié le Jeudi 22 septembre 2011 à 22h32.

Pakistan : un dirigeant du LPP détenu et torturé.

La répression sévit dans la région de Gilgit-Baltistan, au nord du Pakistan, contre les militantEs qui défendent les victimes d’un glissement de terrain survenu en juillet 2010 dans la vallée de la Hunza. Ce glissement de terrain a provoqué des inondations, la formation d’un vaste lac, la destruction de nombreuses habitations et la coupure d’une route indispensable au commerce local avec la Chine.

Le 11 août dernier, la police a tiré à balles réelles contre des manifestantEs qui réclamaient le paiement d’indemnités encore non versées à 25 familles, tuant Afzal Baig (22 ans), puis son père, Sher Ullah Baig (50 ans) qui cherchait à le protéger. Le lendemain, la population d’Aliabad et d’autres localités d’Hunza s’est soulevée, incendiant un poste de police et un bureau préfectoral.

Le 19 août, les autorités ont engagé une première vague de répression contre les milieux progressistes, interpellant 36 personnes (dont dix membres du LPP – Labour Party Pakistan, Parti du travail pakistanais), six d’entre elles étant maintenues en détention. Une seconde vague d’arrestation a commencé le 16 septembre, avec 33 nouvelles interpellations.

Baba Jan, membre du comité fédéral du LPP et dirigeant du Front progressiste de la jeunesse (PYF, Progressive Youth Front), avait pu échapper le 19 août à l’arrestation, mais il savait sa vie en danger : au cas où il serait capturé dans la clandestinité, il risquait d’être sommairement exécuté (de « disparaître »)... La région de Gilgit-Baltistan est en effet tristement connue pour ses violations des droits humains. Il a donc choisi de se rendre à la justice, après un mois de cavale, non sans avoir d’abord tenu une conférence de presse afin que nul ne puisse ignorer son sort. Selon les informations réunies par le LPP, Baba Jan a cependant été enlevé de sa cellule par les services secrets pakistanais (ISI) puis torturé deux jours durant, suspendu par des cordes, sévèrement battu... Si Baba Jan est ainsi ciblé par la répression, c’est qu’il a joué un rôle très actif, avec le LPP et le PYF, pour faire connaître au Pakistan le scandale du 4 juillet 2010. La Commission asiatique des droits humains (Asian Human Rights Commission – AHRC), basée à Hongkong, a lancé depuis juillet déjà un appel contre la répression à Gilgit-Baltistan à la suite du glissement de terrain.Le LPP engage actuellement une nouvelle campagne de solidarité pour la libération de Baba Jan et des autres détenus, ainsi qu’en défense de toutes les victimes de la répression. Il exige l’abandon des fausses accusations portées contre les manifestantEs et une indemnisation effective de toutes les personnes affectées par le glissement de terrain du 4 juillet 2010. Plusieurs partis de gauche ont apporté leur soutien à cette initiative. Le NPA s’associe à cette campagne et contribuera à la faire connaître sur le plan international.