Publié le Jeudi 1 octobre 2009 à 16h08.

Pittsburgh : du G8 au G20  

Au-delà des décisions – fort modestes – prises par les dirigeants des grandes puissances lors du sommet de Pittsburgh, l’événement marquant du G20 est la nouvelle tentative des principaux pays impérialistes de construire un semblant de « directoire mondial ». 

La réalisation de cet objectif passait forcément par la prise en compte des nouveaux rapports de force mondiaux et, donc, l’ouverture du cercle fermé des maîtres du monde au Brésil, à la Chine et à l’Inde.

 Ces pays seront désormais associés aux décisions et le « G20 » est appelé à se substituer en quelques années au G8. Accessoirement, ce rééquilibrage se traduira aussi par une modification très limitée de la ventilation des droits de vote au sein du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

Si le G20 a, en apparence, évoqué de nombreux sujets, les résultats concrets sont maigres et servent surtout à de réjouissants exercices de communication politique, chaque chef d’État s’efforçant de convaincre que ce sont ses thèses qui l’ont emporté. Comme il fallait s’y attendre, Nicolas Sarkozy remporte haut la main la palme de l’autosatisfaction. Avant même la réunion de Pittsburgh, il déclarait : «les paradis fiscaux, le secret bancaire, c'est terminé !» Sans blague ? Banquiers, spéculateurs et financiers en rigolent encore !

Les grands de ce monde prétendent s’atteler à la régulation du système financier, qu’il s’agisse du montant des réserves des banques ou d’une gestion un peu moins aventureuse des fameux « produits dérivés ». Et, sans doute, en bons défenseurs du système capitaliste, souhaitent-ils effectivement mettre en œuvre quelques garde-fous pour empêcher une nouvelle débâcle financière mondiale.

En même temps, leur « volonté d’empêcher le retour aux pratiques bancaires antérieures » se heurte à la complète liberté de manœuvre que revendiquent sans vergogne les banquiers et qui s’accommode mal de la moindre contrainte. On voit d’ailleurs mal pourquoi les banquiers renonceraient à leurs extravagances : ils peuvent raisonnablement espérer que, si une nouvelle crise survenait, les gouvernements voleraient à leur secours, à grands coups d’argent public, comme en 2008.

Ainsi, même la limitation des bonus des traders (une question sans doute assez secondaire sur le plan économique – quoique – mais hautement significative sur le plan idéologique et politique) sera symbolique et laissée à l’appréciation des États.

Le G20 a aussi confirmé la poursuite des plans de relance qui, concrètement, se traduisent par autant de cadeaux aux entreprises privées, financés sur fonds publics. Par contre, les puissants s’inquiètent déjà des déficits publics : inquiétude qui, en général, annonce de nouvelles coupes dans les budgets sociaux. A propos du sommet de Copenhague, ils annoncent déjà qu’il ne faut pas en attendre grand chose. Quant aux 50 milliards pour lutter contre la pauvreté promis par le G8, il n’en est plus question.

Alors à 7, à 8 ou à 20, c’est toujours la loi des exploiteurs qu’ils défendent !

François Coustal