La grève de General Motors est entrée lundi 7 octobre 2019 dans une quatrième semaine. Le blocage de la production de toutes les usines de General Motors sur le territoire des États-Unis entraîne aussi l’arrêt de la production, faute d’approvisionnements, des usines de GM au Canada et au Mexique où 8 000 ouvriers ont été mis en chômage technique. De nombreux sous-traitants sont aussi atteints. A la date du 4 octobre, les pertes de GM, dûes à la grève, dépassaient, selon les analystes financiers de Wall Street, le milliard de dollars .
Des sacrifices pour tenir la grève ! Le premier versement hebdomadaire effectué le lundi 30 septembre par la caisse de grève de l’UAW a été de 250 dollars par travailleur, soit un montant très inférieur au salaire reçu habituellement par semaine, aux environs de 1000 à 500 dollars, selon les niveaux et les statuts.
Les négociations se poursuivent au rythme de réunions quotidiennes entre GM et les négociateurs de l’UAW. Et pendant ce temps, des négociations sont menées en parallèle chez Ford et Chrysler sans appel à la grève. L’UAW a répété pendant des jours que les négociations « progressaient », sans plus de précisions. Mais, à la veille de la 4ème semaine de grève, elle s’est mise à dénoncer l’intransigeance de GM « conduisant au pire ». dans une lettre adessée aux syndiqués
L’UAW, bien connue pour la collaboration qu’elle sait pratiquer avec les trois « grands » de l’industrie automobile, est confrontée à une situation délicate. L’accord issu des négociations devra être voté par les travailleurs sous contrat. Il y a quatre ans, alors qu’il n’y avait pourtant pas de grève, les travailleurs de Chrysler s’étaient opposés à un premier projet d’accord. Les dirigeants de l’UAW sont coincés entre d’une part les injonctions de GM qui ne veut rien céder d’important, et d’autres part la possibilité d’un vote négatif des ouvriers.
C’est le moment de reprendre ce qu’ils nous ont pris ! Cette grève à l’ampleur inégalée depuis cinquante ans peut être un moment tournant. La motivation de la grève, c’est bien d’inverser le cours de ces dix dernières années où, après la grande récession de 2009, patrons et actionnaires ont restauré leurs profits grâce à une exploitation accrue des travailleurs. C’est le moment de reprendre ce qu’ils nous ont pris ! Voilà ce qui est exprimé sur les piquets grève !
En finir avec les divisions organisées par le patronat de l’automobileCette volonté se cristallise sur la question des divisions en terme de salaires et de statut. D’abord la création en 2007 de niveaux de salaires différenciés où les embauchés sont payés la moitié de ce que gagnent les plus anciens. Ensuite l’emploi de travailleurs temporaires, « les temps » sans garantie qui représentent aujourd’hui 7 % du total des salariés. Et enfin le recours aux sous-traitants présents dans l’usine elle-même.
Ici en France le recours massif à la sous-traitance et aux intérimaires sur les chaînes de montage est bien un copier coller de cette politique. Il y a des raisons très concrètes d’être attentifs à cette grève et à son issue. Motif supplémentaire pour lui exprimer notre soutien !
Cette grève de Genral Motors intervient alors que se réveille aux Etats-Unis un mouvement social se traduisant par des grèves d’une ampleur nouvelle, à l’exemple ces derniers mois, des grèves des enseignants., des employés de Walmart, ou des chauffeurs d’Uber. Comme, pour nous, un vent d’ouest venu du pays des Trump et autres actionnaires de Wall Street !