Publié le Mercredi 2 décembre 2020 à 10h45.

Renault licencie 500 ouvriers en Algérie

L’usine de Renault Algérie près d’Oran à Oued Tlelat est à l’arrêt depuis le mois d’octobre 2019 en raison de la suspension de l’importation des kits CKD (les éléments mécaniques et de carrosserie fabriqués dans les principales usines de Renault) destinés au montage de véhicules. À l’origine de cet arrêt, il y a une bataille entre clans dirigeants algériens qui s’est aiguisée suite au départ de Bouteflika et à son remplacement par des équipes rivales appartenant au même système corrompu.

Ce sont les travailleurs de cette usine Renault qui en font les frais. 1200 travailleurs sont au chômage technique depuis janvier 2020 et un plan social avait été annoncé en août dernier par Renault Algérie. Maintenant concrétisé, il prévoit « le licenciement économique de 476 travailleurs, 200 contractuels dont les contrats sont arrivés à terme et le maintien de 500 salariés en chômage technique », selon les informations publiées le 23 novembre par la presse algérienne. Et ce plan a été accepté par le syndicat officiel algérien de l'UGTA. 

Renault entend maintenir une présence en Algérie mais au moindre coût pour lui. L’ambassadeur de France en Algérie s’est présenté comme le défenseur des intérêts de Renault. Et Macron est intervenu en appuyant très clairement le gouvernement algérien : « il y a une volonté de stabilité, en particulier dans la partie la plus rurale de l’Algérie. Il faut tout faire pour que cette transition réussisse. Je vous le dis franchement : je ferai tout ce qui est en mon possible pour aider le président Tebboune dans cette période de transition. Il est courageux »

Pour le PST, le parti socialiste des travailleurs en Algérie, « l’attitude politique de Macron, qui réaffirme publiquement son soutien indéfectible au régime algérien actuel, annonce de grandes concessions économiques, politiques et sécuritaires au profit de l’impérialisme… » Ces déclarations interviennent juste après le référendum du 1er novembre et la défaite historique du régime,

Les licenciements annoncés par Renault en Algérie dans cette même période s’inscrivent dans cette période de tractations où les capitalistes français veulent maintenir des positions économiques leur permettant de récupérer des profits. Les travailleurs de l’usine Renault en Algérie sont, comme ceux des usines Renault des autres pays du monde, les victimes des mêmes politiques. Solidarité !