Ces dernières semaines, nous avons assisté à une intensification notable de la répression israélienne contre les PalestinienEs de Cisjordanie, visant à la fois les civils dans leurs maisons et leurs villages, et les combattants et groupes de résistance armés. Parallèlement, des colons armés terrorisent les communautés palestiniennes de Cisjordanie, souvent en présence et sous la protection de l’armée israélienne.
La répression actuelle, et la résistance à celle-ci, participent d’une campagne plus large, qui dure depuis des mois, visant à réprimer la résistance palestinienne croissante, en particulier la résistance armée, qui a connu une résurgence dans certaines régions de Cisjordanie.
Depuis le début du mois d’octobre, les forces israéliennes ont tué 15 Palestiniens — dont quatre adolescents et enfants — principalement lors de raids nocturnes et d’opérations d’arrestation. Plus de 5 292 PalestinienEs ont été arrêtés depuis janvier, selon la Palestinian Prisoners Society.
Punitions collectives
Alors que l’armée, la police et les services de renseignement israéliens, à la demande du Premier ministre israélien Yair Lapid, intensifient leur dernière campagne, la résistance palestinienne s’est amplifiée. Au cours des deux dernières semaines, deux soldats israéliens ont été tués dans des fusillades distinctes : l’un à un poste de contrôle militaire à l’extérieur du camp de réfugiéEs de Shu’fat, à Jérusalem, et l’autre à un poste de l’armée dans la région de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.
Il est à noter que les deux tireurs s’en sont sortis vivants, ce qui est rare compte tenu de la politique de l’armée israélienne consistant à tirer pour tuer dans les territoires occupés, que les autorités israéliennes refusent activement de modifier malgré les pressions internationales.
Dans le cadre de la chasse à l’homme visant à retrouver les tireurs, les forces israéliennes ont mis en place un certain nombre de mesures de punition collective, notamment la fermeture généralisée des routes dans tout le district de Naplouse et le blocus de quartiers entiers comme Shu’fat et le quartier voisin d’Anata. Le blocus de Shu’fat et des quartiers environnants a déclenché une vaste campagne de désobéissance civile dans les quartiers de Jérusalem.
Les manifestations de soutien à la campagne de désobéissance civile à Jérusalem se sont multipliées dans la bande de Gaza assiégée, où les PalestinienEs se sont joints aux appels à la poursuite de la confrontation avec l’appareil militaire israélien.
Le retour de la résistance armée ?
Les raids nocturnes, la répression meurtrière des manifestations, les politiques de punition collective et la violence croissante des colons n’ont guère contribué à étouffer la résistance palestinienne. Les rapports faisant état de manifestations et de confrontations quotidiennes avec les forces israéliennes à Jérusalem et en Cisjordanie continuent d’affluer, tandis que le groupe de résistance palestinien basé à Naplouse, Areen al-Usud (la Tanière des Lions), a continué à gagner les faveurs de l’opinion publique, car il revendique la responsabilité de l’accroissement des opérations armées contre les positions militaires israéliennes en Cisjordanie.
La campagne à grande échelle coordonnée par l’armée et les services de renseignement israéliens contre les PalestinienEs se concentre sur Naplouse et Jénine en Cisjordanie, ainsi que sur la ville de Jérusalem. « La vieille ville est [redevenue] ce qu’elle a été », explique Basil Kittaneh, chercheur et résident de la vieille ville de Naplouse, où des groupes de résistance armée, en plein essor, dirigés principalement par des jeunes non affiliés à des partis politiques, ont élu domicile.
Il reste à voir si l’opinion publique palestinienne choisira de se rallier à ces groupes de résistance armée émergents et de transformer ce moment actuel en un véritable soulèvement. En tout cas, les effets que ces groupes provoquent se font très clairement sentir, tant sur les réseaux sociaux que dans la rue.
Traduction J.S.
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