Publié le Lundi 4 mai 2015 à 19h13.

République islamique et 1er mai : répression et racisme

Le 27 avril 2015, des arrestations arbitraires visant des activistes du mouvement ouvrier ont eu lieu au Kurdistan et à Téhéran. Il s'agit de Mahmood Saléhi du comité de coordination pour aider à la constitution d'organisations ouvrières, Osman Esmaili du comité de défense des ouvriers de Mahabat (ville du kurdistan), Davood Razavi et Ebrahim Madadi du syndicat des transports de Téhéran (Vahed). Ces militants, a qui documents et ordinateurs ont été saisis, n'ont toujours pas été libérés. En outre, de nombreux autres militants sont convoqués par les « services de sûreté » et menacés d'emprisonnement.

Ces 4 arrestations survenues à la veille du 1er mai cherchaient à empêcher toute manifestation indépendante célébrant cette journée hautement symbolique de défense des droits des travailleurs/ses et de solidarité internationale.

Depuis l’élection de M.Rouhani et malgré son étiquette de « modéré », la répression dirigée contre les activistes des mouvements sociaux et surtout les militants ouvriers n'a cessé de se durcir. Ces dernières arrestations en apportent une preuve supplémentaire.

Il faut préciser que dans le même temps, « la maison des travailleurs », organisme directement affilié au régime islamique, a organisé une manifestation à Téhéran : tandis que des dizaines d'activistes sont enfermés dans les geôles de la république islamique, cette journée qui se devait être une journée si caractéristique de la solidarité internationale, s'est transformée en une journée ou le racisme d'état a déferlé dans les rues de la capitale derrière des slogans dirigés contre les ouvriers afghans. Les Afghans ayant fui la guerre et la famine pour se réfugier en Iran, privés de droits, surexploités et vivant dans des conditions des plus difficiles, sont la cible répétée d'attaques racistes.

Alors qu'il est en train de capituler sur son dossier nucléaire, le régime islamique accentue la répression contre les mouvements de protestation, voulant empêcher la classe ouvrière de saisir l'occasion de cet échec pour avancer leurs revendications et agir.