Publié le Jeudi 2 décembre 2010 à 13h43.

Révolte étudiante en Grande Bretagne...

Après la grosse manifestation du 10 novembre, le mouvement des étudiants refusant le triplement de leurs droits d’inscription s’est encore renforcé. La vague qui balaye aujourd’hui le pays atteint le consensus politique comme un terrible coup de tonnerre. Les grèves et manifestations étudiantes et lycéennes se poursuivent. L’entrée en action des lycéens qui n’ont pratiquement aucune tradition de lutte est significative. Plus de 130 000 étudiants et lycéens ont participé à ces actions appelées par des réseaux locaux informels avec des affrontements avec les policiers en particulier à Londres. Le mouvement a touché tout le pays y compris l’Écosse pourtant non concernée par l’augmentation des droits d’inscription. La manifestation a aussi mobilisé des jeunes ouvriers n’ayant pas fait d’études, un groupe qui a été en dehors de la politique pendant toute une génération. Surpris dans un premier temps, le pouvoir a réagi en déployant massivement ses escadrons policiers en tenue de combat et à cheval. La vue d’une écolière de 14 ans encerclée par des policiers masqués et portant des boucliers n’a fait qu’ajouter à la colère des jeunes. Les manifestations ont été suivies par des occupations d’universités et de nouvelles actions sont planifiées d’ici Noël et pour le début de l’année. Le mouvement a secoué le consensus politique régnant concernant les réductions budgétaires. Elles devaient passer sans trop de problèmes car, même si elles sont impopulaires, on pouvait faire confiance au Parti travailliste et aux syndicats pour maintenir les résistances à un niveau qui ne menace pas le gouvernement. Le mouvement étudiant donne maintenant des idées à des millions de personnes qui pensaient qu’une contre-offensive était sans espoir, que ce serait une nouvelle défaite comme avec Tchatcher. Les jeunes ne se souviennent pas de Tchatcher et ils ne soucient guère non plus du Parti travailliste. Ils montrent comment on peut construire la résistance : par l’auto-organisation et les actions indépendantes. Alastair Stephens (Socialist Resistance)