Publié le Vendredi 7 mars 2025 à 16h00.

Université Bordeaux III : Les étudiantEs contre à la casse universitaire

À Bordeaux, un vent printanier de lutte souffle chez les étudiantEs. Le jeudi 20 février au petit matin, les étudiantEs de Bordeaux Montaigne se sont mobiliséEs en bloquant leur université, suivant l’appel lancé par Rennes II à créer un mouvement national.

Une dynamique est née à l’annonce du nouveau budget gouvernemental qui compte priver l’ESR (Enseignement supérieur et Recherche) de 630 millions d’euros, alors même que 8 facs sur 10 sont déjà en difficulté financière. D’abord rassembléEs en AG depuis des mois, les étudiantEs ont décidé de voter le blocage de leur université le mardi pour le jeudi. Celui-ci était vu comme une solution qui permettrait aux étudiantEs de supprimer la contrainte de l’assiduité aux cours, qui touche le plus durement les étudiantEs boursierEs menacéEs de perdre les aides du CROUS, permettant ainsi leur implication dans la réflexion politique. Le blocage suit aussi une logique de liens unitaires entre les facs qui parviennent à se coordonner. Enfin, c’est l’occasion d’une action coup de poing visible et marquante qui permet de nous faire entendre plus largement.

Un espace de politique vivant et safe

Dans l’occupation, ce sont en grande partie des étudiantEs autonomes qui sont présentEs, mais des militantEs de la FSE (Fédération syndicale étudiante) et des (JA) Jeunesses anticapitalistes en font aussi pleinement partie. Toustes ensemble, iels participent à animer la vie du blocus en créant des ateliers d’arts, des repas solidaires, se relayant pour entretenir les locaux et surveiller jour et nuit les abords de l’université pour la sécurité de toustes. Iels sont nombreux au quotidien à se relayer et à créer une ambiance d’entente safe dans les couloirs où se côtoient constamment des dizaines d’étudiantEs. Les initiatives sont nombreuses pour continuer à faire venir du monde au campus, une friperie solidaire a été créée, des ateliers skate, banderoles, peintures ont suivi, avec chaque soir un ciné-débat.

Les AG sont aussi nombreuses et n’ont jamais réuni autant de personnes depuis le début de la mobilisation ! Ce sont des centaines de personnes qui viennent débattre, confronter leurs idées et partager leurs espoirs, leurs craintes et leur vécu. Ces temps dynamisent l’esprit politique du campus. Des résolutions en sont nées comme la création d’un livre coopératif portant sur nos revendications qui sont centrées sur les sujets des coupes budgétaires, de notre combat contre l’extrême droite, contre le génocide en Palestine, contre les VSS et leur gestion catastrophique par la présidence de l’université…

La mobilisation continue

Vendredi 28 février, l’assemblée générale a voté la fin de l’occupation, mais le mouvement n’est pas mort ! Les revendications continueront à être portées, et ce, lors de temps banalisés et négociés avec la présidence, lors de tours d’amphis et de manifestations, comme celle qui se tiendra le jeudi 13 mars à la place de la Victoire à Bordeaux en inter-fac.

Branka (JA)