Publié le Jeudi 27 mars 2025 à 16h05.

À Rouen, la fac Pasteur mobilisée contre le racisme !

Mercredi 12 mars, la chute d’un étudiant de la passerelle de la faculté de droit Pasteur a provoqué une vive émotion qui s’est transformée en colère quand les étudiantEs ont appris qu’il s’agissait d’une tentative de suicide qui aurait été provoquée par les propos racistes d’un prof. La vie de l’étudiant n’est pas en danger !

Très vite ils/elles se sont mobiliséEs et organiséEs dans un collectif, le CUAR (Collectif universitaire antiraciste). Un sit-in s’est déroulé le jeudi 20 mars sur le parvis du campus Pasteur rassemblant 200 étudiantEs pour exiger que la vérité soit faite sur ce drame et pour dénoncer « le racisme à l’université de Rouen ». Le collectif et plusieurs syndicats demandent des comptes à la direction. Les étudiantEs ne veulent pas que ce professeur raciste soit seulement suspendu ou exclu quelques semaines ou quelques mois mais « qu’ il démissionne ou qu’il soit radié ». On pouvait lire sur les pancartes des slogans comme : « Injustice, fac complice », « Démission » ou encore « Expulsion ».

Une prise de position floue de la présidence de l’université

Le collectif réclame aussi que la présidence de l’université prenne position contre le racisme à la fac avec de vraies mesures. La direction a tout d’abord refusé de s’expliquer aussi bien devant les étudiants que face aux médias. Elle parlait d’une chute involontaire, d’un accident, et voulait minimiser le drame, voire l’invisibiliser.

Des étudiantEs mobiliséEs ont participé à la manifestation antiraciste du 22 mars, et une représentante du CUAR a pris la parole à l’arrivée. La mobilisation a continué et s’est même amplifiée. La colère n’est pas retombée. La direction a dû sortir de son silence : lundi 24 mars le président de l’université s’est adressé à 600 étudiantEs répartis dans deux amphis ; il a reçu des représentantEs du CUAR et s’est exprimé face aux médias. Il s’est abrité derrière les procédures judiciaires pour ne pas se prononcer. Le moins que l’on puisse dire est qu’il n’y a pas de transparence. Tout reste très flou. Est-ce que l’enseignant raciste est suspendu ou pas ? Est-il interdit d’enseignement 18 mois seulement dans le master de l’étudiant victime de ses agissements ? Si c’est le cas cela voudrait dire qu’il garde d’autres fonctions à l’université.

Manifestations et assemblées générales

Les explications du président de l’université n’ont pas du tout satisfait les étudiantEs mais ont plutôt accru leur colère. Ils/elles veulent des réponses concrètes et notamment le licenciement immédiat du prof raciste. Le CUAR appelait à une manifestation ce lundi 24 mars à 12 h 30. Celle-ci a rassemblé 600 étudiantEs qui ont manifesté dans les rues de Rouen, avec comme point d’arrivée symbolique la mairie de Rouen car le prof raciste est un élu municipal de l’opposition LR, connu pour faire partie de cette droite décomplexée qui n’hésite pas à afficher son racisme.

Rendez-vous était donné pour une nouvelle AG. Tout se décide dans les assemblées générales où les discussions sont nombreuses.

Correspondante