Publié le Mercredi 29 mai 2024 à 11h00.

Solidarité avec les Kanak face au gouvernement pyromane et colonialiste

Le fameux « en même temps » de Macron, toujours contre les intérêts de la population, s’applique cette fois contre le peuple de Kanaky.

Au retour de son passage éclair sur le territoire de Nouvelle-Calédonie le 23 mai, soulevé contre son autoritarisme, Macron a distillé ses hypothèses et menaces aux journalistes qui l’accompagnaient. Face à la détermination de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) et de la jeunesse kanak — qui refusent de lever les barrages tant que la menace de l’application de la loi du dégel du corps électoral plane — Macron, juste après avoir proclamé son souhait de dialogue, laisse entendre qu’il pourrait faire valider cette loi par un référendum en métropole. Le comble de la violence coloniale ! Faire bafouer le droit à l’autodétermination du peuple de Kanaky par une population française transformée en agent du maintien de la domination colonialiste.

Depuis 15 jours l’accumulation des forces de répression, le droit de tuer toléré aux milices blanches et aux policiers, y compris hors service, n’ont pas brisé la détermination des indépendantistes et de la jeunesse. Macron est donc bien obligé de faire des gestes politiques. Mardi 28 mai, l’état d’urgence a été levé. Les mesures d’exception (assignation à résidence avec pointage toutes les trois heures, perquisitions administratives hors contrôle judiciaire) doivent également s’arrêter. Cela concerne au moins 29 personnes assignées à résidence, dont 17 membres de la CCAT, stigmatiséEs par Darmanin comme « maffieux ».

Le gouvernement est contraint de tenir compte de l’embrasement du territoire et de l’image terrible que donne dans le monde l’obstination coloniale de l’État français. Il manœuvre dans tous les sens, toujours avec mépris, mais, comme l’affirment les répresentantEs indépendantistes du peuple kanak, il n’y aura pas de discussion sous la menace d’un passage en force. Le droit international pose clairement le droit à l’autodétemination du peuple kanak, et l’ONU, sur la base de l’article XI de sa Charte, rappelle chaque année que la Kanaky est classé comme territoire à décoloniser.

L’enjeu est plus fort que jamais d’exprimer en France notre solidarité avec le peuple de Kanaky, c’est-à-dire la reprise du processus de décolonisation. Macron, Darmanin, soutenus par la droite et l’extrême droite sont des pyromanes. Il est urgent de les stopper, la jeunesse et la population de Kanaky montrent que c’est possible.