Le président turc Erdogan l’avait annoncé depuis longtemps : l’attaque contre l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) était imminente. Empêtré dans une crise économique entraînant une inflation officielle à plus de 85 %, un taux de chômage qui ne cesse d’augmenter et une livre turque qui a perdu la moitié de sa valeur en 2021, les élections de juin 2023 étaient loin d’être gagnées pour Erdogan, son parti l’AKP, et son allié d’extrême droite le MHP. Il a donc choisi de jouer sur la fibre nationaliste en attaquant le Kurdistan d’Irak, où il a essuyé de sérieux revers, malgré l’utilisation massive d’armes chimiques interdites par les conventions internationales, et maintenant le Rojava. L’attentat d’Istanbul du 13 novembre lui fournit le prétexte pour lancer cette opération, bien que le PKK et le PYD, principal parti de l’AANES, aient immédiatement nié toute implication dans cet événement. Jusqu’ici la coalition internationale, et principalement les USA, avait réussi à retenir le déclenchement de l’opération turque. En vertu du « droit aux représailles », le feu vert a finalement été donné, ce qui autorise à poser la question : à qui profite le crime ?
L’aviation turque a bombardé la ville de Kobané, symbole de la défaite de Daesh, et de nombreuses localités le long de la frontière, visant des écoles, des hôpitaux, des silos à grain et entraînant des dizaines de victimes civiles.
Dans le même temps le régime iranien se déchaîne contre la région kurde d’Iran révoltée, tuant des dizaines de manifestants et bombardant même les camps du PDK-I en Irak.
L’heure est à la mobilisation pour faire entendre ces messages :
- Empêchons le régime d’extrême droite d’Erdogan d’écraser la région autonome du Rojava !
- Empêchons le régime des Mollahs d’écraser la révolte populaire au Kurdistan d’Iran, et dans tout le pays !
- Stop aux agressions contre les Kurdes !