Samedi 17 janvier, des militants BDS 31 (Boycott Désinvestissement Sanctions, jusqu’à ce qu’Israël respecte le droit international) ont été attaqués par une dizaine de nervis d’un commando d’extrême droite pro-israélien durant une simple distribution de tracts à la sortie du métro Balma-Gramont...
L’action avait pour objectif d’appeler l’enseigne Auchan à cesser tout commerce avec les entreprises israéliennes. Deux militants ont été blessés, et du matériel a été détruit. Malgré l’agression et après l’intervention de la police qui par ailleurs nous demandait de cesser la distribution, décision a été prise de poursuivre l’action.Depuis les plaintes sont en cours, et un des animateurs de la campagne BDS s’est vu menacé par mail. Sur son blog, la Ligue de défense juive (LDJ) nie son implication, expliquant que cette attaque serait le fait d’un « groupe encore plus radical » ! Dans un premier temps, la LDJ avait diffusé notre communiqué avec un commentaire – « les pauvres » – tout à fait ironique ...Au moment où tout le monde défend la liberté d’expression, ce serait un comble que les militantEs de la campagne BDS soient interdits de parole par des tenants d’une extrême droite pro-israélienne qui cherche depuis des années à assimiler critique de la politique israélienne, antisionisme, et antisémitisme. Après les procès contre les militants BDS viennent donc les agressions physiques.L’impunité dont a bénéficié la LDJ cet été pendant les massacres de Gaza s’est trouvée encore renforcée, avec la participation du criminel de guerre Netanyahou à la grande « marche républicaine » du 11 janvier à Paris, et par la circulaire Alliot-Marie toujours pas abrogée.À l’heure où nous écrivons, nous ne pouvons affirmer avec certitude si cette attaque provient de la LDJ ou d’un autre groupe, mais c’est dans cette mouvance violente et raciste, proche des extrémistes israéliens, qu’il faut chercher. La police en a les moyens : photos du commando, vidéos des caméras de surveillance. Et si la volonté politique s’exerce, les coupables devraient être assez vite identifiés.
Ils ne nous feront pas taireLes juifs toulousains ont été à juste titre profondément traumatisés par le massacre perpétré par Merah en 2012 devant une école juive. Au moment où ce traumatisme est réactivé par l’attentat contre l’épicerie cacher le vendredi 9 janvier à Paris, certains voudraient en profiter pour faire taire celles et ceux qui continuent à défendre les droits du peuple palestinien et à condamner la politique criminelle de l’État d’Israël, cela sans jamais assimiler les juifs à la politique israélienne. Le droit à la critique d’un État relève de la simple liberté d’expression. Ce droit s’arrêterait-il devant Israël ? Nous devons pouvoir en France dénoncer la politique criminelle de l’État israélien.Nous espérons que les pouvoirs publics prendront la mesure de la nécessité de ne pas laisser passer sans réagir cette attaque, au risque de renforcer l’idée, déjà répandue, du deux poids-deux mesures. Cela ne ferait que renforcer les thèses conspirationnistes et antisémites, celles des Soral et autre Dieudonné, à un moment où le traumatisme est également profond parmi celles et ceux qui soutiennent la cause palestinienne dans les quartiers populaires.La campagne BDS 31 a demandé au préfet, garant de l’exercice de la liberté d’expression, de faire cesser les agissements violents des nervis pro-israéliens, en rappelant que l’interdiction de la LDJ avait été envisagée cet été par le gouvernement. D’autre part, la campagne BDS 31 a appelé à une réunion la plus large pour décider ensemble d’une riposte unitaire.Et bien évidemment, nous continuons nos actions BDS : notre solidarité avec le peuple palestinien n’est pas prête de s’arrêter !
CorrespondantEs