Publié le Lundi 23 février 2015 à 17h57.

Turquie : élections, libertés et culte de la personnalité...

Confrontée à la guerre civile syrienne, à l’avancée de Daesh (qui utilise son territoire et ses frontières pour s’approvisionner en pétrole, munitions, combattants), la Turquie est également divisée intérieurement par la personnalisation du pouvoir entre les mains d’Erdogan et la menace d’une nouvelle Constitution qui ne répondra pas aux aspirations d’une partie de la société turque.

Recep Tayyip Erdogan, président depuis août 2014, et l’AKP détiennent au Parlement la majorité des sièges, mais pas les deux tiers qui leur permettraient de modifier une Constitution datant du coup d’état militaire de 1980. Afin d’assurer cette majorité lors des prochaines élections législatives de juin 2015, les hauts fonctionnaires turcs démissionnent donc en masse pour être éligibles, posant dès à présent des problèmes de gestion du pays.

Le Président du Conseil constitutionnel ayant déclaré certaines réformes inconstitutionnelles, notamment certaines touchant aux libertés, est prié de quitter ses fonctions...

Et saisi de folie des grandeurs, Erdogan s’est fait construire pour 350 millions de dollars un palais ultraluxueux, rasant pour cela une forêt classée site naturel. Une université et un stade de football portent déjà son nom, et une mosquée géante est en route, dans laquelle il souhaiterait, dit-on, être enterré...