Le parti conservateur et pro-musulman AKP, dirigé par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, a remporté avec 50 % des voix les élections législatives. Cette victoire ne lui donne cependant pas la majorité nécessaire pour modifier la Constitution. Ce parti, au pouvoir depuis 2002, a appliqué une politique libérale qui a permis une croissance de 9 % par an mais qui s’est accompagnée pour les classes populaires d’un fort taux de chômage (12 %) et d’une accentuation des inégalités. La bourgeoisie turque, après s’être appuyée pendant des décennies sur l’armée qui régnait sans partage par des coups d’État et la répression, s’est tournée avec l’AKP vers un régime politique plus ouvert démocratiquement. Mais, malgré quelques avancées minimes, notamment vis-à-vis des Kurdes, l’AKP a de plus en plus un comportement autocratique de parti unique, n’hésitant pas à emprisonner sans charges des journalistes indépendants ou à faire fermer sans explications tous les sites internet qui ne lui plaisent pas.