Une grève, fait suffisamment rare dans ce pays pour que l’on s’y intéresse, vient de prendre fin au Vietnam. Ce n’était pas à l’appel du syndicat unique, mais c’est bien une grève sauvage qui a démarré dans la banlieue de Hô-Chi-Minh-Ville, dans une très grosse usine à capitaux taïwanais qui fournit des chaussures pour des marques européennes ou américaines. Elle s’est terminée après plus d’une semaine. Le vice-ministre du Travail vietnamien a suggéré une modification de la réforme initiale, sans doute suite aux réactions des clients de cette usine : Nike, Adidas, Lacoste, Reebok, et sans doute également à cause de l’ampleur : 90 000 ouvrierEs grévistes, avec peut-être une extension à d’autres sites.
Le gouvernement vietnamien avait annoncé pour 2016 une modification importante de la couverture sociale retraite. Aujourd’hui, les travailleurEs vietnamiens peuvent bénéficier d’une prime versée en une seule fois lorsqu’ils quittent un travail. Ce qui est le cas lorsqu’ils retournent dans leurs villages après avoir accumulé de quoi y vivre. Les travailleurs de la confection ou de l’électronique ont des semaines de 50 à 60 heures. Il semble également qu’ils n’aient pas confiance sur le fonds d’assurance sociale vietnamien qui serait en déficit, suite à de mauvais investissements. La réforme prévoyait l’accumulation de 20 ans de cotisation pour pouvoir bénéficier d’une allocation retraite à l’âge donné : 55 ans pour les femmes, 60 pour les hommes.
Le Vietnam est considéré comme un pays sûr pour les investisseurs à cause de sa « stabilité politique », bien que des troubles aient été encouragés lors d’un conflit nationaliste fin mai 2014. De très violentes émeutes s’en étaient prises aux entrepreneurs chinois au Vietnam en réaction à un forage pétrolier en mer de Chine dans un secteur revendiqué par le Vietnam et la Chine.