Mardi 19 janvier, deux ONG, Amnesty International et Afrewatch, ont rendu publics les résultats de leur enquête au sujet du travail des enfants africains dans les mines de cobalt. Un état des lieux édifiant...
Précisons d’abord que le dioxyde de cobalt est utilisé pour jouer le rôle de cathode dans les batteries qu’utilisent les téléphones mobiles et autres objets connectés. Il est donc essentiel au fonctionnement de ces objets qui aujourd’hui nous entourent... et tout aussi essentiel au profit des sociétés les commercialisant.
En 2014, 40 000 enfants travaillaient dans les mines du Katanga, une province de la République démocratique du Congo, pays à l’origine de plus de 50 % de la production de cobalt mondiale. Le dernier rapport d’Amnesty International et Afrewatch cite les exemples d’enfants au travail dès l’âge de 9 ans, souvent plus de 12 heures par jour, transportant des charges lourdes, sans aucune protection, pour un salaire journalier allant d’un à deux dollars... Tout cela pour extraire un minerai réputé dangereux !
Et qui en profite ? Dernier maillon de cette révoltante chaîne de production, les grandes entreprises technologiques — Apple, Microsoft, Sony, Samsung... — se défendent en invoquant l’impossibilité de tracer la provenance des matériaux auprès de leurs fournisseurs. Un argument de communication commode qui évite d’assumer ses propres responsabilités, pour des enseignes qui craignent la mauvaise publicité, comme par exemple H&M très récemment.
Ainsi, l’enseigne de prêt-à-porter suédoise a été épinglée par une ONG britannique qui a révélé qu’un des fournisseurs du groupe embauchait illégalement des enfants réfugiés de Syrie dans ses ateliers turcs... Redoutant ce « bad buzz » très mauvais pour son image branchée, H&M a décidé de rompre tout partenariat avec le fournisseur en question, communicant ensuite sur son engagement total dans la lutte contre le travail des enfants...