Publié le Dimanche 17 février 2013 à 18h40.

Solidarité avec la famille et les amis du jeune Yasin. Cette société doit cesser de tuer

Le meurtre du jeune Yassin Aibeche par un policier, dans la nuit de mercredi à jeudi, provoque depuis plusieurs jours l'indignation et la colère des habitants de Felix Pyat et bien au delà. Nos premières pensées vont à sa famille et à ses amis et nous tenons à leur présenter nos plus sincères condoléances.

D'une balle tirée dans le dos, par un policier qui n'était pas en service et sous l'emprise d'alcool, suite à une altercation ridicule au regard de ses conséquences … ce décès mérite apparemment clairement le qualificatif de meurtre. Le procureur lui même a immédiatement remis en cause l'idée de « légitime défense » pour qualifier cet acte odieux. Comment croire que l'on puisse trouver une seule justification à ce crime dans de telles circonstances. La police cherche pourtant à dénigrer, comme à son habitude, le jeune Yassin en le présentant comme défavorablement connu de ses services, souillant encore une fois la mémoire d'un jeune qui comme tant d'autres n'était en fait coupable que de sa condition sociale et de sa couleur de peau.

Trente ans après la marche pour l'égalité et contre le racisme, qui avait été impulsée suite notamment aux nombreux meurtres de jeunes des quartiers populaires, la situation n'a apparemment pas changée. Plutôt que des citoyens, des (futurs) travailleurs, les jeunes des quartiers sont encore aujourd'hui considérés comme des cibles mouvantes. Il n'y qu'à lire les consignes données aux policiers par leur direction lorsqu'ils agissent dans les « quartiers sensibles », publiées le 09 Février par Médiapart, pour s'en convaincre : les quartiers populaires sont pour l’État sécuritaire et raciste des zones de guerre et dans une guerre, les « bavures » sont de l'ordre de la norme.

Ce nouveau meurtre vient s'ajouter à ceux d'Hakim à Grasse, Wissam à Clermont, Zyed et Bouna à Clichy etc. et alimenter la colère légitime des familles à laquelle nous nous associons. Tout en respectant la procédure judiciaire et la présomption d'innocence, le NPA réclame que justice soit faite pour cette nouvelle vie volée et que si condamnation il y a, elle soit à la hauteur du crime jugé. Il est temps que justice soit faite quant à tous les crimes policiers et qu'enfin une autre police soit pensée, sous contrôle et au service de la population et non destinée à maintenir une terreur sécuritaire et raciste sur la jeunesse, les quartiers, le mouvement social et l'ensemble de la population.

Le NPA ainsi que l'ensemble de ses militant-e-s sont prêts à s'associer à toute action de la famille et des amis du jeune Yassin, s'ils jugent cela utile, et continuera à participer, à leur humble place, à la construction d'une alternative politique pour et par les quartiers populaires.

Communiqué du NPA13, le 16 février 2013